La 17e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine s'ouvre aujourd'hui à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika qui a pris part hier au sommet du comité des chefs d'Etat chargé de l'orientation du Nepad et à la réunion du Maep (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs) participera à cette conférence aux côtés des délégations de quelque 50 pays membre de l'UA. Axé sur le thème «Accélérer l'autonomisation de la jeunesse pour le développement durable», ce rendez-vous planchera sur le prochain sommet mondial de l'environnement, la bonne gouvernance, la réforme de l'ONU, la réorganisation du système économique et financier mondial. Les classiques crises soudanaises et le conflit libyen qui commence à créer des dissensions au sein de l'organisation continentale pourraient dominer les débats. A la différence des pays qui appellent au respect de la «feuille de route» de l'Union africaine post-décision de Mouammar Kadhafi, de «ne pas faire partie du processus de négociations» sur un régime de transition, certains croient bon de tirer à boulets rouges sur le mandat d'arrêt lancé par la CPI (Cour pénale internationale) contre Kadhafi, comme l'Afrique du Sud. D'autres, comme la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, le Gabon, évoquent ouvertement, comme le réclament les rebelles, le départ de l'auteur du Livre vert. C'est pour faciliter, disent-ils, la réconciliation entre Tripoli et Benghazi dont les chefs sont reçus en grande pompe en Occident. Notamment à Paris qui reconnaît officiellement qu'elle a livré des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et des missiles antichars Milan aux rebelles pour « reprendre » l'initiative sur le terrain. Débat houleux en perspective. Surtout quand on sait que l'Ouganda, un pays membre du Comité de médiation, rappelle comme un leitmotiv que c'est aux Libyens de décider de l'avenir de leur pays. Malabo s'efforcera de contenir le risque d'embrasement au Soudan à quelques jours de la proclamation de l'indépendance du Sud (9 juillet). Jean Ping, le président de la Commission de l'UA, appelle le Nord et le Sud à « parachever les négociations sur les aspects pendants de l'accord de paix global et les arrangements post-référendaires et à cesser les hostilités à Abyei et dans le Kordofan-Sud ». Outre ce dossier, Khartoum doit accélérer aussi la recherche de la paix et de la réconciliation au Darfour.