Les bateaux de pêche importés de Turquie et de la Tunisie sont-ils de mauvaise qualité ? C'est en tout cas ce qu'affirme le PDG de l'Entreprise publique de construction et de réparation d'embarcations de pêche (Ecorep), Mohamed Gacem. «Les Tunisiens par exemple fabriquent leurs bateaux avec du bois d'eucalyptus, le bois avec lequel nous construisons les nôtres est meilleur », a-t-il souligné jeudi à Alger en marge des travaux de l'assemblée générale de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture. Mais le représentant du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a un tout autre avis sur la question. Selon lui, les bateaux importés de ces deux pays obéissent à un cahier de charges précis et les experts du ministère suivent le processus de réalisation du début jusqu'à la fin.Reste que PDG de l'Ecorep a insisté sur le fait que son entreprise est la seule à avoir totalement livré son programme. « Même les entreprises étrangères ne respectent pas totalement leurs engagements », a-t-il observé. En outre, M. Gacem a révélé aussi que les bateaux de pêche réalisés par certains constructeurs privés algériens sont tout aussi de mauvaise qualité. «Dix chalutiers sortis des ateliers privés d'Oran se sont brisés à Bouharoun», a-t-il indiqué tout en assurant que le produit de l'Ecorep est conforme aux normes. Des accusations confirmées par le président de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Ain Témouchent, Djilali Mankhoul. « Presque tous les charpentiers travaillent avec du bois de menuiserie », affirme-t-il avant de recommander plus de contrôles techniques sur la qualité du bois et du polyester. PAS DE BAISSE DU PRIX DU GASOIL Le prix du gasoil ne sera pas revu à la baisse au profit des pêcheurs. Les propriétaires des bateaux et autres embarcations de pêche viennent d'essuyer encore une fois le refus de la tutelle. «Nous ne consentons pas devoir payer le gasoil au même prix que les propriétaires de voitures luxueuses», a souligné Toufik Rahmane, directeur général de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture. Pour lui, les autorités ont une autre vision des choses. « Elles redoutent que les professionnels d'autres secteurs réclament eux aussi une telle subvention », explique-t-il. Ce point est d'ailleurs l'unique question sur laquelle tutelle et pêcheurs ne sont pas tombés d'accord. «Plusieurs points ont été réglés grâce à nos rencontres périodiques avec les représentants du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Nous sommes arrivés à un accord pour garantir la formation à 10 000 marins pêcheurs. Nous nous sommes également entendus sur l'autorisation d'achat de moteurs rénovés de l'étranger, la détaxation des transformateurs et l'indemnisation des marins pour les arrêts pour raisons climatiques. Ces derniers percevront une prime de panier », a-t-il déclaré.
