«Réseaux sociaux et souveraineté sociale». Tel a été le thème d'une table ronde, animée jeudi au siège du FFS par des universitaires et des blogueurs. Arezki Derguini, enseignant universitaire, a souligné dans son intervention axée sur les réseaux sociaux, le journalisme et la souveraineté sociale, que contrairement à notre pays, en Tunisie et en Egypte, l'utilisation des réseaux sociaux est l'apanage de «communautés combattantes». M. Derguini a estimé que les Algériens sont des consommateurs et non pas des producteurs de l'information. Et de s'interroger : «Nous ne produisons rien, comment voulez-vous qu'on produise de l'information ?» Un état de fait que confirme le journaliste Allaoua Hadji en mettant l'accent sur le manque de dynamique politique et culturelle sur les réseaux sociaux algériens, jugeant ce qui s'y publie dépourvu de contenu. M. Hadji a souligné que notre pays n'a pas investi dans ce domaine. En outre, il a fait remarquer qu'en Egypte et en Tunisie, les acteurs politiques ont investi de plain-pied les réseaux sociaux. «Ce qui n'est pas le cas en Algérie», a-t-il constaté tout en relevant que Facebook n'a pas été le déclencheur des changements qu'ont connus certains régimes arabes mais les ont accompagnés. Intervenant en direct à partir de Paris où il réside, Samir Hchicha, un blogueur algérien, a mis l'accent sur l'impact des révolutions arabes sur les internautes algériens. Il a constaté que suite au vent de démocratie qui a soufflé sur plusieurs pays arabes, l'utilisation des réseaux sociaux a connu une évolution significative dans notre pays, qui accusait un léger retard par rapport à nos voisins. Quantitativement, l'intervenant a fait observer qu'en Algérie, le nombre d'utilisateurs de Facebook est passé de 2,3 millions à 2,7 millions, alors qu'en Tunisie, il a grimpé de 1,9 million à 2,5 millions. Toutefois, en termes de pourcentage, il a relevé que 25% de la population tunisienne ont un compte Facebook, contre 7% seulement dans notre pays. En ce qui concerne l'aspect qualitatif, le blogueur a estimé que les jeunes Algériens, qui ont créé moins de blogs que nos voisins, ont néanmoins appris les techniques utilisées dans d'autres pays, soulignant que le transfert de savoir-faire sur Facebook se réalise rapidement. Depuis le changement qu'ont connu certains pays arabes, a-t-il dit, «Internet est devenu le point de résonance de la société algérienne». Nassim Lounès, responsable de la revue Nouvelles technologies de l'information et de la communication a fait parler les chiffres. A l'en croire, le taux de pénétration d'Internet est passé en 2010 à 6,1 millions contre 1,5 million en 2005. M. Lounès a fait savoir qu'une étude ayant touché plus de 18 000 personnes, réalisée en août 2010, a révélé que 70% des internautes sont des hommes. L'enquête montre que la majorité des personnes interrogées affirment se connecter plus de 20 heures par semaine. Aussi, le moteur de recherche Google reste le plus consulté, avec 2,3 million de consultations et 1,3 milliard de pages visitées. Enfin, signalons que 2,4 millions d'Algériens ont un compte Facebook, alors que 12 mille personnes seulement utilisent Twitter.