Un fidèle estime que «l'incivisme des gens et l'absence de bénévoles pour nettoyer la mosquée est à l'origine de cette situation. Des tapis poussiéreux, des mauvaises odeurs, des noyaux de dattes consommées pour la rupture du jeûne, des sachets vides ou ceux contenant les chaussures des fidèles traînent un peu partout. Tel est l'état des lieux dans plusieurs mosquées de la capitale et autres villes voisines. Les maisons d'Allah ne sont pas ce qu'elles devraient être. L'Islam est pourtant clair sur la question de l'hygiène et de la propreté puisqu'il est recommandé au musulman d'être vêtu proprement et de veiller sur la propreté des lieux de prière et de leurs environnements. Malheureusement, la réalité n'est pas aussi reluisante telle que prôné par la religion. Allamah Ibn Taymiyah (radhia Allah anhou) relate que le Prophète Mohamed (QSSSL) aurait dit en ce sens : «Allah est Pur, Il aime la pureté, Il est Propre (nadhif), Il aime la propreté (nadhafah), Il est Bon, Il aime la bonté, Il est Généreux, Il aime la générosité. Nettoyez donc autour de vous (fanaddhifou).» La propreté fait partie de la dignité et de l'aisance du croyant, or, et à en croire plusieurs témoignages, la maison de Dieu est délaissée même souillée par l'attitude de certains croyants faisant fi du respect de ce haut lieu de prières, de méditations et de rapprochement de Dieu. Un espace devenu une véritable garderie : des femmes et des hommes par souci, peut-être, d'inculquer les préceptes de l'Islam à leurs enfants dès leur jeune âge, se font accompagner de leurs progénitures. Une présence non sans conséquence sur la propreté des lieux. «C'est incompréhensible de ramener des enfants de deux ou trois ans pour les prières des tarawahih ou encore celle du vendredi, ce qui affecte la propreté des lieux. Pire encore, des femmes changent leurs enfants sur place et laissent les couches sales dans les sachets», raconte une mourchida. Un fidèle estime que «l'incivisme des gens et l'absence de bénévoles pour nettoyer la mosquée est à l'origine de cette situation. Avec la rupture du jeûne, les fidèles oublient de reprendre les noyaux de dattes et les bouteilles vides. Et comme personne ne songe à nettoyer, c'est un amas de détritus qui se forme au fil des jours». D'autres fidèles estiment que l'absence d'entretien des tapis et le manque d'aération des lieux contribue à la propagation de mauvaises odeurs. «C'est inadmissible», dira un fidèle. «Certes à l'appel du muezzin, les passants entrent alors qu'ils sortent d'une journée de labeur, mais rien ne peut justifier cet état de fait», explique-t-il. Les imams des mosquées ne cessent pourtant de rappeler les principes d'hygiène corporelle et des lieux de culte. Mettant à nu une situation plus que déplorable. Le comportement irresponsable de certains fidèles annihile carrément les efforts des bénévoles qui se sacrifient pour maintenir la propreté des maisons d'Allah.