Photo : Mahdi I. Les banques ont une bonne santé financière grâce à l'épargne des ménages puisque les dépôts ont connu une hausse significative et les crédits à l'économie. Ainsi, les banques ont consolidé leurs indicateurs de solidité financière avec un ratio de solvabilité de près de 21% pendant que les deux ratios de liquidité sont élevés comme à fin 2010. En outre, le niveau des créances non performantes déclarées par les banques est en baisse passant de 19,05% du total des crédits distribués à fin 2010 à 16,63% à fin juin 2011, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors de la présentation de la note de conjoncture pour le 1er semestre 2011. «Cette amélioration est due à l'effet conjugué du niveau des créances non performantes et de la hausse de l'encours des crédits distribués. Pour les six premiers mois de 2011, les dépôts à vue dans les banques se sont accrus de 6,55%, soit un rythme inférieur à celui des dépôts à terme (y compris les dépôts en devises qui se situe à 7,22%) pendant que les dépôts au CCP et au Trésor enregistrent une hausse bien plus importante (21,84%)». Par contre, la monnaie fiduciaire (pièces et billets) en circulation a continué à progresser significativement (10,21%) indiquant la persistance de la demande de cash liée au phénomène d'expansion du marché informel et/ou thésaurisation (épargne). L'envolée des retraits de monnaie fiduciaire auprès des CCP durant le premier semestre 2011, en contexte de faible reflux en la matière via les banques, a amené la Banque d'Algérie à accroître significativement la production et l'émission de billets de banque. Et pour cause, selon M. Laksaci, «depuis l'instauration, en 2006, des deux systèmes de paiement modernes et notamment la télécompensation (système de masse), la demande de cash a augmenté tandis qu'elle devrait diminuer». «Le système de télécompensation tourne à 10%, a-t-il noté, du total des opérations». En effet, à fin juin 2011, la masse monétaire (hors dépôts du secteur des hydrocarbures) a progressé de 10,67% contre 8,62% pour l'agrégat M2 au sens large, puisque les dépôts du secteur des hydrocarbures ont enregistré une contraction de 6,26% par rapport à décembre 2010. Cette contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures s'est matérialisée, pour l'essentiel en juin 2011, en dépit de l'évolution favorable des prix des hydrocarbures, suite aux différentes régularisations de la fiscalité pétrolière intervenues en juin 2011. Il faut dire que durant les cinq premiers mois de l'année, l'expansion de l'encours de ces dépôts a enregistré un taux de 26,99%. Par ailleurs, les crédits à l'économie ont connu une progression notamment en faveur du secteur privé (ménages et entreprises 10,21% dont 3,47% pour les ménages) et le secteur public (13,48%). Les crédits immobiliers octroyés aux ménages ont évolué de 12,50% et ont atteint 74% du total des crédits aux familles. «Les banques devraient fournir l'effort pour une offre financière pour l'immobilier en dépit de l'insuffisance de l'offre de logements». - Plus de 173 milliards de dollars de réserves de change à fin juin 2011 Les réserves de change de l'Algérie ont atteint 173,91 milliards dollars à fin juin dernier, a affirmé, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors de la présentation de la note de conjoncture du 1er semestre 2011. Il a précisé que ce montant ne comprend pas les avoirs en droits de tirage spéciaux (DTS) et l'or. Pour rappel, ces réserves de change étaient de 162,2 milliards de dollars en 2010. - L'excédent du compte courant extérieur à près de 10 milliards de dollars L'excédent du compte courant extérieur de l'Algérie a franchi 9,65 milliards de dollars au premier semestre 2011, supérieur à ceux enregistrés aux premier et deuxième semestres 2010, respectivement, de 6,57 milliards de dollars et de 5,59 milliards de dollars, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Cette performance est due, selon lui, à «la hausse des recettes d'exportation des hydrocarbures qui, à la faveur de la hausse des prix sur le marché international, passent de 27,60 milliards»