Dans son élan vers le progrès social et économique, l'Algérie a besoin de mobiliser toutes les forces vives de la nation en vue d'associer le plus grand nombre à l'effort de développement, car selon les lois de la probabilité, c'est dans la force du nombre que réside la qualité. Cela est d'autant plus vrai que toute personne non associée à cette dynamique est un acteur social qui est exclu et donc amené, par la force des choses, à manquer aux roues de la machine économique, voire même à en entraver la bonne marche. Quelle est donc la façon de favoriser cette nécessité consistant dans la mise à contribution de tous dans le renouveau économique et social ? Dans le cadre de la détermination des priorités en matière de gestion des urgences, l'économique et le social se trouvent toujours à égalité, car la relation inter- dynamique qu'ils entretiennent ne permet pas une hiérarchisation discriminatoire entre les deux champs. Dès lors, il s'agira de savoir comment l'action qui agira sur le front social pourra, à terme, affecter le front économique, et inversement, sachant que la cohésion sociale est à la fois garante de continuité des réformes économiques et de leur efficacité opératoire sur le terrain de la réalité. L'Etat, dans ce cas précis, opère selon une stratégie qui arrive à concilier les nécessités sociales et les impératifs économiques, combinant les plans sociaux d'urgence dont la finalité est de sortir des pans de la population de la précarité, et des plans sociaux sur le long terme, dont la vocation est d'amener les populations déjà intégrées économiquement à mieux soutenir la vie économique. S'il y a des populations qui n'ont ni logement, ni travail ni les moyens intellectuels ou professionnels pour s'insérer, celles-ci sont à classer dans la catégorie du plan d'urgence de réinsertion sociale. Dans le cas de populations qui vivent des difficultés sociales de promiscuité, d'insalubrité et autres conditions indépendantes de leur statut social de personnes parfaitement intégrées à la vie économique, celles-ci sont plutôt concernées par un plan de prise en charge sur le moyen et le long terme. Il est question donc de gagner, au profit d'une économie qui a besoin d'avancer, les populations paupérisées par l'exode rural et l'insécurité des années de feu, en leur donnant les moyens d'existence, d'abord, et ensuite les moyens de se mettre au chevet de l'économie. Il est question aussi de rendre plus rentables pour l'économie nationale les catégories sociales qui peinent à gérer leur quotidien et des fins de mois pénibles. Le défi n'est pas de faire tout cela, mais plutôt de le faire tout en permettant à l'économie d'opérer les mutations dont elle a besoin, avec suffisamment de succès qui favorise, à terme, une substitution de l'action sociale directe de l'Etat par la dynamique économique, seule en mesure de se renouveler pour générer les richesses nécessaires à un effort social soutenu, mais bien rentabilisé.