Au troisième jour de la grève des enseignants, le statu quo demeure. Aucun dialogue ne s'est établi entre les syndicats autonomes de l'Education (CLA, SNAPEST, CNAPEST, UNPEF)) et la tutelle. Pour Nouar El-Arbi, membre du CNAPEST, la décision de justice intimant l'ordre aux enseignants de rejoindre leur poste de travail alors qu'ils sont en grève n'est pas une chose nouvelle. Tout en précisant que l'arrêt de la grève sera décidé par le conseil national. Mme Oldache, représentante du Conseil des lycées d'Algérie (CLA)), estime que la tutelle doit apaiser la tension en ouvrant des négociations avec tous les partenaires. A propos de la polémique soulevée par des parents d'élèves concernant la non-prise en charge de leurs enfants au sein des écoles depuis le début de ce débrayage, Mme Oldache a signalé que du moment que les enseignants sont en grève, les élèves doivent rester chez eux. Quant aux enseignants, «ils doivent être présents à l'école, pointer et attendre la suite des événements». Hier, au niveau des écoles primaires, CEM et lycées, seuls les vacataires ont assuré les cours. Les autres enseignants titulaires présents sont unanimes à soutenir que les élèves sont sous la responsabilité de l'administration. De ce lot émerge un professeur de français dans un lycée d'Alger centre. Après avoir milité vainement dans plusieurs syndicats du «fait de l'indifférence de la tutelles face à nos revendications», elle a baissé les bras et juré de ne plus faire grève au grand dam de ces collègues. Sur son lieu de travail, elle est la seule à avoir assuré les cours à ses élèves. Par contre, sa collègue professeur d'anglais affiliée à l'UNPEF est en grève et est prête à suivre les instructions de son syndicat «jusqu'au bout». Pour le président de l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger, Salah Amer Yahia, il est regrettable que «les enfants soient pris en otage entre des enseignants qui demandent des droits légitimes et une administration sourde à leurs revendications».