L'ancien chef des Gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, suggère que l'Occident suspende les sanctions contre son pays. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a demandé, hier, plus de précisions de Téhéran sur la nature et l'objectif du second site d'enrichissement de Qom. Son directeur, Mohamed ElBaradei, a toutefois souligné que ce centre «correspond aux informations qui ont été fournies par l'Iran». Avant cet exposé qui sera débattu lors du conseil des gouverneurs de l'Agence qui s'ouvrira le 26 novembre prochain à Vienne, les dirigeants des grandes puissances s'étaient montrés impatients pour une réponse à leur offre sur l'enrichissement d'uranium. En marge du Forum de coopération Asie-Pacifique à Singapour, le président américain Barak Obama a affirmé, dimanche, que le «temps était compté». Il serait également dans l'attente d'une réponse à une solution consistant à envoyer les stocks d'uranium iranien à un pays tiers, notamment la Turquie. Cette proposition aurait été faite par l'intermédiaire de l'AIEA, selon le New York Times. Le président de la Russie, un pays qui a la tradition de s'opposer traditionnellement à des sanctions accrues contre le régime iranien, a changé de ton. Il a lui aussi regretté la lenteur des discussions et a évoqué le recours à «d'autres options afin d'engager le processus dans une direction différente », a avertit Dimitri Medvedev à Singapour. Il a ajouté, hier, que le lancement de la centrale nucléaire de Bouchehr, que la Russie aide à construire dans le sud de l'Iran et qui devait être mise en service fin 2009, va être retardé. Le chef de la diplomatie française est plus pessimiste. Il estime que l'Iran a déjà rejeté l'offre de l'AIEA. En réponse, le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé, hier, qu'il était dans l'intérêt de l'Occident de trouver un arrangement avec l'Iran mais sa main reste tendue. Son principal conseiller, Parviz Davoudi, a déclaré hier que son pays est d'accord pour recevoir de l'uranium à densité élevée d'Occident d' abord et d'envoyer ensuite son uranium à faible teneur enrichi sur le marché domestique à l'étranger. Il a ajouté que Téhéran poursuit son intérêt national dans le dossier de l'échange de carburant nucléaire. Quant à l'ancien chef des Gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, il suggère que l'Occident suspende les sanctions contre son pays. Selon lui, ce serait une réponse adéquate pour réinstaurer un climat de confiance.