Photo: Fouad S. Le lait figure parmi les produits de base en Algérie. Avec ses dérivés (yaourts, fromages, lait caillé) il occupe une place importante dans la ration alimentaire de chaque Algérien. De ce fait, l'Algérie est considérée comme le premier pays consommateur de lait au Maghreb. Selon le ministère de l'Agriculture et du développement rural, l'Algérie importe les trois quarts de ses besoins en lait estimés à 3 milliards de litre par an. Selon les zootechniciens du département d'Agronomie de l'université de Blida, ce déficit en production est dû à plusieurs facteurs techniques. Essentiellement la non maîtrise des conduites d'élevage bovin dont une alimentation mal adaptée. Conséquence : la vache algérienne produit en moyenne 15 litres par jour alors que la française ou la hollandaise en produisent jusqu'à 25 litres/jour. En outre, les faibles précipitations induisent un manque de fourrage en vert. A cela s'ajoute une mauvaise collecte du lait cru à partir de moyens inappropriés, dont le système de réfrigération. Résultat : du lait ayant une charge bactérienne trop élevée et donc de mauvaise qualité. Pour remédier à tous ces problèmes, le ministère de l'Agriculture a lancé des programmes d'aide aux éleveurs. Il a aussi créé en 2007, l'office national interprofessionnel du lait (ONIL). Cet office a pour mission l'importation de la poudre de lait principalement d'Argentine, France, Nouvelle Zélande, Danemark et sa distribution aux usines laitières. UNE FACTURE D'IMPORTATION DE 350 MILLIONS DE DOLLARS Selon un bilan du ministère de l'Agriculture rendu public, en 2008, la production laitière des 900 000 vaches se sont élevées à 2,2 milliards de litre par an. Quant aux importations en poudre de lait, pour la même année, elles ont atteint 60 % des besoins, nécessitant le déboursement de 750 millions de dollars (prix du marché mondial en hausse). Pour l'année 2009, l'Etat a fixé comme objectif, la réduction des importations à 40.000 tonnes de poudre de lait. Objectif atteint, l'Algérie a, en effet, importé en 2009 de la poudre de lait pour un montant de 350 millions de dollars. Toutefois, la baisse de la valeur des achats s'explique d'une part, par la baisse des prix de la poudre de lait sur le marché mondial, et d'une autre part, par l'encouragement de la production locale. En février 2009, l'ONIL a signé un accord avec les producteurs locaux pour la collecte de 400 millions de litres de lait cru contre 150 millions en 2008. Cet accord pourrait peut être, dans les années à venir, combler le déficit que connaît la filière du lait en Algérie.