A l'issue du Mémorial «Mikhail Tal» qui s'est déroulé à Moscou du 5 au 14 novembre 2009 où le génial Magnus Carlsen a obtenu la seconde place derrière Vladimir Kramnik et devant le champion du monde Anand, il répond aux journalistes présents lors de la cérémonie de clôture. A quel niveau situez-vous le Mémorial Tal, par rapport aux autres tournois ? Très, très haut. J'étais ravi de jouer dans la capitale russe en mémoire d'un des plus grands joueurs d'échecs. J'ai apprécié ce tournoi pas uniquement car les organisateurs ont réuni les plus forts joueurs du monde, comme c'est le cas à Wijk aan Zee et Linarès. J'étais très heureux d'être au contact avec les riches traditions échiquéennes et culturelles de Moscou, et de la Russie en général. Connaissez-vous le travail de Tal, qui fut un des plus jeunes champions du Monde ? Bien sûr, je le connais et j'ai analysé les parties non seulement de Tal mais également le travail et le style de jeu de tous les champions du Monde et de nombreux forts grand-maitres. Comment expliquez-vous que votre première partie du mémorial Tal ait manqué de dynamisme ? Après votre forte performance à Nanjing, où vous aviez largement gagné, on s'attendait à la même chose à Moscou.. Plusieurs éléments sont nécessaires pour qu'une bonne partie se produise. Les premiers jours, j'ai joué en étant malade. J'étais de toute évidence pas bien, et dans cet état je manquais de ressort. Si vous ne vous sentez pas bien, vous ne pouvez jouer pour le gain. Il est de notoriété publique que vous travaillez avec Garry Kasparov cette année... Avec Kasparov, nous avons effectué deux sessions au printemps, puis nous nous sommes entrainés pendant deux semaines en aout en Croatie. Puis nous avons travaillé ensemble quelques jours en septembre. Mais généralement, nous sommes en contact permanent grâce au mail ou au «Skype» Presque tous les grands-maitres accordent une grande importance à la préparation des ouvertures. Dans une interview, vous avez dit que vous n'aimiez pas étudier la théorie des ouvertures, et que vous n'aviez besoin que d'atteindre des positions normales Même avant, je connaissais l'importance des ouvertures. Toutefois, ce n'est qu'après avoir travaillé avec Kasparov que je me suis rendu compte à quel point c'était important. Je suis jeune, il n'y a pas si longtemps j'étais encore étudiant, et donc pas très habitué à un travail rigoureux et difficile. Une préparation d'ouverture requiert un travail très fatiguant. Quel est votre prochaine compétition ? Je vais jouer le London Chess Clasiscs 2009, où j'ai été invité, et au début de 2010 je jouerai le tournoi Corus à Wijk aan Zee. Quelles sont vos chances pour le titre de Champion du Monde ? Le cycle actuel sera t-il votre apogée ? Le plus important pour moi sont les objectifs à court terme, je ne me projette pas si loin. Ce qui doit arriver arrivera.