Le sort de Gilad est ainsi l'otage de l'intransigeance d'un gouvernement sérieusement ébranlé. L'indécision qui caractérise le gouvernement extrémiste de Netanyahu a prévalu en faisant balayer l'espoir d'un règlement négocié des prisonniers palestiniens en échange de la libération du soldat Gilad. En dépit des consultations intenses entreprises par le cabinet restreint des 7 ministres, le blocage est le fait de l'inexistence d'un consensus sur la démarche à suivre. Sans donner aucune précision, «le Premier ministre et les ministres ont donné comme instructions à l'équipe des négociateurs de poursuivre leurs efforts en vue du retour de Gilad Shalit dans ses foyers sain et sauf», lit-on dans le communiqué publié après plus quatre heures de discussions, lundi soir, lors d'une cinquième réunion consacrée à ce dossier. A l'issue de cet entretien, le père de Gilad, campant devant le siège du Premier ministère, a signifié que « je ne suis ni optimiste ni pessimiste ». Son appel lancé pour « sauver » son fils, en acceptant de conclure un accord avec le Hamas, est resté lettre morte. Le «cabinet restreint», qui comprend sept ministres, en a décidé autrement. Il reste très divisé sur l'attitude à adopter à propos des conditions d'un échange entre le soldat israélien enlevé et détenu depuis trois ans et demi dans la bande de Gaza et près de 1.000 prisonniers palestiniens. Selon la radio publique, trois ministres dont Ehud Barak (Défense) étaient d'accord pour qu'Israël relâche des centaines de détenus qui seront autorisés à regagner leurs foyers, y compris en Cisjordanie occupée, comme l'exige le Hamas. Mais, trois autres ministres, dont le nationaliste Avigdor Lieberman (Affaires étrangères), étaient opposés à cette option. Cette division se prolonge et touche l'armée et les services de sécurité. Les hauts officiers conviés à ces réunions, notamment le chef d'état-major Gaby Ashkenazi et le patron du service de sécurité intérieure, Youval Diskin, ont adopté des positions asymétriques. Le sort de Gilad est ainsi l'otage de l'intransigeance d'un gouvernement sérieusement ébranlé et mis sous la pression d'une large frange de la société opposée à la conclusion de l'accord. Face à cette situation, le mouvement Hamas a accusé le gouvernement israélien d'«entraver» l'accord de libération de Gilad Shalit. Il a déclaré, toutefois, ne pas « fermer la porte à des négociations » sur la base des conditions posées. En définitive, l'accord en question a été mis au point par le médiateur allemand qui supervise en Egypte les négociations entre Israël et Hamas. Il prévoit qu'Israël relâche près de 1.000 détenus palestiniens qui seront autorisés à regagner leurs foyers, y compris en Cisjordanie.