Le Sahel, cette ceinture désertique du continent africain qui, naguère, était le terrain de parcours des Touareg et des pasteurs peuls, est devenu un point rouge sur la carte du terrorisme international. Des Etats, comme le Niger et le Mali, sont fragilisés par des crises internes et des rébellions qui favorisent l'implantation de groupes terroristes. On parle davantage ces dernières années des actes terroristes qui secouent notamment les zones nord que des difficultés économiques de ces pays. La chronique s'y nourrit d'attaques sanglantes et dernièrement la Mauritanie a enregistré son premier attentat suicide contre une représentation diplomatique étrangère. Se nourrissant aussi du phénomène de l'émigration clandestine et de divers trafics de marchandises, la présence terroriste dans la région nécessite un traitement d'urgence. L'Algérie, qui a toujours entretenu des relations de bon voisinage, n'a ménagé aucun effort pour que la quiétude et la paix règnent dans les zones nord du Niger et du Mali. Elle a favorisé et parrainé un processus de paix entre les rebelles touareg et les gouvernements de Niamey et Bamako. Elle a montré aussi sa disponibilité à combattre le terrorisme par la mise en commun des moyens militaires et des capacités de renseignement. La dimension économique n'est pas oubliée puisque l'Algérie veut contribuer au développement des régions frontalières où la pauvreté et le dénuement alimentent les ressentiments et la violence. La réunion des chefs d'état-major, qui s'est tenue hier et avant-hier à Tamanrasset, et qui réunit les responsables de quatre pays (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie) veut donner un contenu concret à la coordination des efforts pour surveiller les mouvements des groupes qui se livrent au trafic d'armes et aux prises d'otages. Cette réunion s'inscrit aussi dans les efforts de l'Union africaine qui veut confier les affaires de sécurité aux Africains eux-mêmes. Dans cette région où la découverte de l'uranium suscite des convoitises, les Etats ne pas veulent pas voir l'Africom, mise en place par les Américains en février 2007, prendre prétexte pour y implanter des bases. L'Algérie notamment a maintes fois exprimé son refus des bases étrangères sur son territoire Le rôle du commandement, dont la base reste basée à Stuttgart, se limite à des appuis logistiques et à des programmes d'aide. A travers l'opération liberté durable Trans-Sahara, qui exclut l'ouverture de bases mais s'appuie sur l'aide à l'expertise, à la formation et aux échanges d'informations et d'ordre sécuritaire et politique.Tout ce qui favorise également l'émergence d'une démocratie pluraliste et le refus de l'émergence de diffusion d'une «pensée extrémiste» est soutenu par le biais d'agences US. Ces engagements de travailler ensemble pour combattre l'insécurité concernent aussi la Libye qui jouit d'une influence. Au dernier sommet de l'Union africaine, le sujet avait retenu l'attention des dirigeants. Désormais des intentions, on semble passer à l'action pour contrecarrer un ennemi commun.