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Rencontre avec hassen assous (commissaire du festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbes) : «Le séducteur des étoiles», en hommage à Kateb Yacine
Homme de théâtre, Hassan Assous est le directeur du théâtre régional et commissaire du festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbés. Avec son amabilité coutumière, il accepte volontiers de nous accorder cet entretien. Sidi Bel-Abbes est un foyer du théâtre grâce à l'action de l'illustre poète et dramaturge Kateb Yacine. Est-ce que la tradition engagée par cet homme du théâtre reste toujours vivante à Sidi Bel Abbes ? Foncièrement. Nous nous assignons à protéger ce legs en perpétuant la tradition entreprise par Kateb Yacine. Notre souci majeur est de préserver le secteur du théâtre, visant à faire le rapprochement de cette culture au citoyen. Quels sont les enseignements et les leçons tirés de l'organisation des trois éditions passées, du festival culturel du théâtre professionnel à Sidi Bel Abbes ? Il faut savoir que nous sommes constamment entrain d'apprendre. Ce festival a été crée et institutionnalisé par le ministère de la Culture en vue d'encourager les talents et de redynamiser l'activité théâtrale dans la région. Aujourd'hui, nous en sommes à notre quatrième année. Nous tablons sur un niveau théâtral professionnel, les choses évoluent dans le bon sens. Comment s'annonce ce 4e festival ? Est-il caractérisé notamment par la présentation de nouvelles créations ? L'organisation de cette manifestation, fruit de longs et louables efforts, se déroule dans de bonnes conditions. Je rappelle que l'an dernier, nous avons organisé avec le département d'arts dramatiques filière «Art» de l'Université de Sidi Bel Abbes, un atelier de formation, d'une durée de huit mois au service des jeunes étudiants. L'encadrement technique est assuré par Mme Fadhela Assous. Cette formation est couronnée par une production théâtrale intitulée «Les larmes de la lune». Ce spectacle est programmé le dernier jour en hors compétition Comment conciliez-vous l'organisation de ce festival avec votre activité en tant que directeur du théâtre régional de Sidi Bel Abbés ? Je suis un homme de théâtre, j'évolue dans mon environnement. Ce n'est donc pas une tâche malaisée pour moi. Bien au contraire, c'est un avantage de disposer d'un espace pour accueillir les différentes représentations théâtrales. Considérez-vous que le théâtre qui semble en perte de vitesse face à la musique, la télévision, l'Internet, le cinéma, puisse prendre un nouvel élan à l'avenir grâce à la régularité de l'organisation de ces festivals et d'autres actions dans ce sens ? Le théâtre ne date pas d'hier, il a bel et bien existé il y a deux mille ans de cela. La technique n'a pas d'idée, c'est la pensée qui dispose des idées. Encore une fois et pour la énième fois, je réitère que le théâtre n'a jamais été menacé. Il faut savoir que rien ne peut remplacer un spectacle vivant. Où en est la formation de la génération montante pour le développement de la culture du théâtre ? La formation va bon train. Nous continuons à prospecter, à former les talents de demain. Chaque année, nous offrons l'occasion de créer un cadre de rencontres, de dialogues et d'échanges théâtraux, de favoriser la connaissance de nouvelles productions, d'encourager les jeunes comédiens à réaliser leurs ambitions créatives et artistiques et d'inciter et promouvoir les échanges entre eux, afin de promouvoir la culture théâtrale. Mme Fadhela Assous est une célèbre comédienne de Sidi Bel Abbes. Elle s'est distinguée l'an dernier par des actions de formation et de la création de la pièce de théâtre «Les larmes de la lune». Pouvez-vous nous commenter ce travail ? C'est une initiative louable et très intéressante. Mme Assous a accompli un énorme travail. Elle a réussi à relever le défi en encadrant des étudiants non initiés au théâtre auxquels elle a enseigné un travail professionnel, c'est-à-dire un spectacle de qualité (interprétation, scénographie, mise en scène, maîtrise des techniques dramatiques, texte et adaptation du texte. Comment envisagez-vous le développement du théâtre à Sidi Bel Abbes. Y a –t-il des projets d'infrastructures ? La meilleure réponse que je peux fournir est la naissance accrue de compagnies, de troupes et d'associations à caractère théâtrale. En plus du joyau dont nous disposons qui est le théâtre, la maison de la culture va bientôt bénéficier d'une salle de spectacles située dans la nouvelle ville. Une aubaine pour nous produire dans d'autres lieux. Nous souhaitons, en outre qu'il y ait plus de salles et d'espaces dans des daïras et autres bourgs pour diffuser nos spectacles. Pour terminer, une question relative au public. Comment les citoyens de Sidi Bel Abbes manifestent-ils leur intérêt au théâtre ? C'est une question relative à un travail de proximité. Pour notre part, nous l'avons entamé il y a bien longtemps. Nous avons ancré cette tradition de collaborer avec les différents publics que l'on rencontre. Le jeune public notamment. Des projets en perspective ? Nous comptons rendre un vibrant hommage au célèbre poète et dramaturge Kateb Yacine en adaptant un de ses textes «Le séducteur des étoiles». Cette œuvre est très riche. Ce spectacle sera fin prêt pour la date du 25 mai 2010. Kateb Yacine constitue une école. Il reste le modèle dans le développement contemporain et l'affirmation de notre monde national de la littérature. Kateb Yacine est surtout un nom qui compte sur la scène culturelle hors de nos frontières.