Photo : Lylia M. Laissé à l'appréciation des directeurs des établissements scolaires, le rattrapage des cours perdus durant les jours de grève observés par les enseignants tous paliers confondus n'a pas été planifié durant ces vacances de printemps. Pour les parents des élèves, notamment ceux des classes d'examens, c'est une source de préoccupation majeure. Hier, ils ont, au moment de retirer les bulletins, interrogé les professeurs sur le planning des rattrapages. «Ce n'est pas la faute de nos enfants ni la nôtre, ce sont les enseignants qui ont fait grève et c'est à eux de trouver une formule pour rattraper les cours perdus», estime la mère d'un élève en 4e année moyenne à la sortie d'un établissement de la circonscription de Dar El Beida où on a procédé au retrait des bulletins des notes du deuxième trimestre de l'année scolaire. L'Académie d'Alger centre, où 15 lycées n'ont pas observé le mouvement de grève, a déjà programmé la récupération des cours perdus mais après les vacances de printemps.Selon les responsables de cette Académie, « ces cours débuteront le 4 avril prochain à raison de deux demi-journées par semaine, l'après-midi du mardi et la matinée du samedi, et ils seront destinés notamment aux élèves lésés et ceux en classes d'examen ». Pour ce qui est des Académies de l'Est et de l'Ouest, la concertation entre les directeurs et les enseignants détermineront le planning à suivre. Une chose est certaine, les élèves de la cinquième année suivront leur cours de soutien le mardi après-midi en alternance avec l'arabe, les mathématiques et le français, les trois matières constituant les épreuves de passage à la sixième. Mais avec le rapprochement des dates des examens, l'appréhension s'est emparée des parents qui se sont mis vite à la recherche de professeurs ou des écoles pour des cours de soutien. Une maman dont la fille est en cinquième année primaire, craint que sa fille ne soit pas bien prête pour l'examen de sixième. «Elle a quelques difficultés en langue française, je suis à la recherche d'une personne qui pourra la prendre en charge durant les vacances », s'inquiète-t-elle. Ainsi, les différentes écoles privées assurant des cours de soutien, sont prises d'assaut. D'autres parents ont eu recours à un membre de la famille qui a déjà fait ses preuves dans le cursus scolaire. A chacun son astuce pour combler le déficit. Le recours à des cours est évidemment pas du goût des élèves qui ne veulent en aucun cas sacrifier leurs vacances scolaires. « Ce n'est pas ma faute, ils ont suivi une grève, qu'ils assument», lance un lycéen en deuxième année. Même son de cloche chez les élèves du moyen. « Il n'est pas question de sacrifier nos vacances, nous avons été suffisamment perturbés », avoue Ahmed, élève en troisième année moyenne. Néanmoins, la ténacité des parents et le raisonnement l'emportent souvent. Durant ces vacances, beaucoup se lèveront de bonne heure pour suivre des cours et être prêts pour l'examen final.