Photo : Fouad S. Rattraper le temps perdu pour passer les examens constitue le souci majeur des élèves pénalisés par une grève des cours durant trois semaines. C'est le cas de Nawel, Issam, Farid et tant d'autres élèves qui n'ont pas bénéficié de cours de rattrapage durant leurs vacances de printemps. Rencontrés hier au niveau de leurs établissements respectifs, ils ont révélé qu'ils étaient livrés à eux-mêmes. Farid est un jeune collégien de 14 ans. Il se prépare à passer son BEM. « J'ai dû travailler en groupe durant les vacances pour rattraper les cours précédents », dit-il. Au niveau du CEM Pasteur d'Alger Centre, les enseignants ne se sont pas déplacés durant les vacances scolaires pour donner des cours de rattrapage. Pour ce père de famille, « il est temps de rattraper le temps perdu et assurer quelques heures d'étude aux élèves victimes de la grève ». Assis sur une marche à l'entrée du lycée Kheireddine et Baba Aaroudj (Alger Centre), Anis ne sait plus à quel saint se vouer. « Nos professeurs nous ont complètement abandonnés et ne se soucient de rien quant aux examens de fin d'année », se plaint-il. Et d'ajouter : « Aucun rattrapage n'a été assuré particulièrement en faveur des classes en terminale qui ont beaucoup subi durant la dernière grève ». Pour rattraper le temps perdu et essayer un tant soit peut de prendre connaissance sur les cours « dépassés », ce bachelier en filière scientifiques s'est procuré plusieurs annales au niveau d'une librairie. «J'ai mis mes vacances à profit en étudiant tout seul les cours que j'ai ratés à cause de la grève qui a perduré », s'est-il félicité. Pour sa part, Nawel est inquiète. Elle ne manque pas de faire part de son anxiété à l'approche de l'examen du BAC. Sa mère tout aussi inquiète a loué les services d'un enseignant pour assurer des cours particuliers à sa fille au prix fort de 4500 DA le mois. « J'ai peur pour l'avenir de ma fille et j'userai de tous les moyens pour qu'elle réussisse à son examen », dira-t-elle. Du côté des écoles primaires, les quelques parents rencontrés étaient désenchantés. Hayet a décidé d'aider sa fille à rattraper les cours perdus. Les raisons, l'école de la Liberté (Alger) dans laquelle étudient ses enfants n'a pas assuré les cours de rattrapage. « Je me sacrifie pour aider ma fille à passer son examen», dit-elle. Pour Karima, les enseignants ne se sont pas comportés en vrais pédagogues. « L'orage est passé et pourtant ils continuent de laisser les écoliers se débrouiller seuls », s'est-elle désolée. Alors elle a fait appel à une enseignante qu'elle paie à l'heure pour rattraper les cours de son fils qui passera son examen de passage au collège (CEM). Si les enseignants des trois cycles n'ont pas assuré des cours de rattrapage durant les dernières vacances, qu'en est-il alors de la décision du ministre de l'Education nationale dans laquelle il a précisé que « c'est à chaque établissement d'estimer les retards et de programmer les cours de rattrapage» ? Pour l'instant rien n'a été fait.