• Un ksar Le terme désigne un château fortifié entouré de remparts et protégé par un glacis externe, abritant souvent des greniers collectifs. Plus précisément, un ksar est en fait une entité économique, géographique et sociale, qui regroupe un habitat fortifié et son territoire - généralement des jardins dans une palmeraie, abritant traditionnellement quelques centaines d'habitants. Elle est généralement dotée d'au moins deux portes d'accès, au sud et à l'est, ouvrant sur les espaces publics. A l'inverse de l'agham- une autre structure qui abrite une tribu- le ksar regroupe plusieurs familles, voire plusieurs ethnies. Il tire généralement son nom de la famille la plus influente, ou encore de la famille fondatrice. Des congrès réunissaient de manière régulière les conseils de différents ksour, ainsi que les chefs nomades. • Des foggaras Le mot «fgar» désigne un procédé consistant à creuser, dans le flanc d'une déclivité, des tunnels de très faible pente, prolongés jusqu'à atteindre la couche aquifère souterraine. L'eau qui pénètre dans le tunnel par infiltration est ainsi conduite, parfois sur des dizaines de kilomètres, jusqu'à un bassin de résurgence à l'air libre, d'où un ingénieux système de «peigne» (kesria) la répartit dans les différents canaux destinés à alimenter les jardins. Pour faciliter l'entretien des tunnels de collecte, des puits d'accès verticaux sont creusés à intervalles réguliers, formant un paysage de petits tumuli qui signent la présence d'une foggara. • Oasis rouge On retrouve dans les édifices formant la partie habitée traditionnelle du ksar de Timimoun, les techniques largement employées au Sahara. Les murs sont édifiés en briques de terre (toub), revêtus d'enduits d'argile dont la coloration particulière a donné son surnom à la localité (la «ville rouge»). Le toub est une brique de près de trente centimètres de long, ce qui permet de construire des murs suffisamment épais pour être porteurs, et garantit également une excellente isolation thermique, facteur non négligeable dans une région où les amplitudes sont fortes. Le plafond est réalisé en clayonnage de palmes noyé dans de l'argile tassée. • Ahellil Ce dernier, dont le premier peut être considéré comme une variante, a beaucoup contribué au rayonnement culturel de Timimoun, à tel point qu'il a été classé au patrimoine mondial oral de l'humanité par l'UNESCO en 2005. Un groupe d'hommes se réunit en plein air et forme cercle, épaule contre épaule, autour d'un tambourinaire, d'un flûtiste jouant de la tamja, (flûte de roseau à six trous) et d'un chanteur. Au cours d'une longue séance qui n'est pas sans évoquer les transes africaines, le groupe reprend en choeur une mélopée où s'intriquent évocations du nom du Dieu, épopées historiques et événements relatifs à la communauté, en une sorte de catharsis qui constitue l'un des sommets du pèlerinage. • Le baroud Il s'agit d'une danse pratiquée en groupe, en cercle ou en file indienne, au son des tambours, chaque participant brandissant un fusil et scandant une succession de mots mêlant sacré et profane; au plus fort de l'excitation collective, les fusils sont déchargés simultanément, dans une synchronisation parfaite quand le baroud est réussi, sous les youyous et les acclamations des spectateurs.