La solution entre les mains de l'Emir L'Emir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah cherche le moyen d'éviter au pays de sombrer dans l'inconnue. Après avoir accepté, avant-hier, la démission du gouvernement, trois options se présentent : la nomination d'un nouveau Premier ministre, la dissolution et la convocation des élections anticipées ou la suspension de l'Assemblée qui, selon lui, use et abuse des interpellations lancées au gouvernement. Dans son ensemble, la presse koweitienne a estimé que l'Emir optera pour un gel de deux ans de la vie parlementaire pour mettre fin aux profondes divergences alimentant, pendant 3 ans, les rapports exécrables entre l'exécutif et l'appareil législatif. D'ailleurs, une séance parlementaire a été renvoyée sine-die par le président Jassem El Khorafi. Le scénario en question signifierait que l'Emir pourrait dissoudre le Parlement sans appeler à des élections générales dans les 60 jours, comme le prévoit la Constitution. Mais, les députés islamistes mettent en garde contre cette solution jugée par le chiite Hassan Jowhar «inacceptable». Est-ce l'impasse ? Le parlementaire Daifallah Buramia avertit sur les risques d‘une «une suspension (qui) accroîtrait la tension politique» et conduirait «le pays dans un tunnel». «La solution consiste à nommer un nouveau Premier ministre», disent-ils en estimant que l'ancien Premier ministre, cheikh Nasser Mohamed Al-Ahmad Al-Sabah, qu'ils accusent de mauvaise gestion, de violation de la Constitution et d'avoir failli à adopter une politique économique prudente «a échoué à diriger le pays». Au cas où l'Emir préfèrerait de nommer un autre Premier ministre, les chances d'une reconduction de son neveu sont réduites. Ce dernier a été contraint à la démission à cinq reprises en trois ans. Les députés modérés appellent tout simplement au respect de la Constitution. Mais c'est à l'Emir de tracer l'issue idoine qui ne tienne pas compte des intérêts personnels mais ceux du pays, estiment les médias koweitiens. Certains d'entre eux ont prévenu que cette crise pourrait reporter encore l'approbation d'un plan de sauvetage de 1,5 milliard de dinars (soit 5,11 milliards de dollars américains), qui implique les garanties bancaires pour apaiser l'impact de la crise financière globale et relancer les programmes de développement. Samira B.