Bozorg Mahmoody, dont l'histoire familiale a fait l'objet, aux Etats-Unis, d'un célèbre roman, Jamais sans ma fille, ensuite adapté au cinéma, est décédé hier à Téhéran, a rapporté l'agence officielle Irna. M. Mahmoody, qui fut marié avec une Américaine, Betty, est «mort dans un hôpital de Téhéran ce matin (samedi) des suites de problèmes rénaux et d'autres complications», à l'âge de 70 ans, a dit son neveu Majid Ghodsi, cité par Irna. Dépeint dans le roman de son ex-épouse comme un homme autoritaire et violent, ce médecin formé aux Etats-Unis, n'aura jamais revu sa fille depuis sa fuite d'Iran aux côtés de sa mère en 1984, a relevé M. Ghodsi. Mais «il a pensé à elle jusqu'au bout», a-t-il ajouté. Le livre et son adaptation cinématographique - qui remonte à 1991 avec Sally Field dans le rôle de Betty et Alfred Molina dans celui de Bozorg Mahmoody - avaient été dénoncés par l'Iran comme une caricature de sa société. Dans celui-ci, Betty ex-Mahmoody y raconte comment sa visite de courtoisie en Iran auprès de sa belle-famille tourne rapidement au cauchemar face au changement d'attitude de son époux, qui refuse de rentrer aux Etats-Unis mais également de la voir prendre le chemin du retour avec leur fille. L'histoire a bouleversé les opinions américaines et européennes, entre autres, mais a été perçue en Iran comme un ouvrage de propagande, témoignant de l'état d'incompréhension entre la République islamique et l'Occident. Quelques années auparavant, en 1980, Washington et Téhéran avaient rompu leurs relations diplomatiques à la suite du renversement du régime du Shah (en 1979) et la prise d'otages à l'ambassade américaine.