Les vacances écourtées Coïncidence n Le ramadan 2009 a cette particularité d'avoir grignoté la saison estivale qui s'est vue rétrécie. En effet, les vacanciers qui affluaient vers les plages de Tigzirt et d'Azeffoun jusqu'au mois de septembre, ont déserté les plages de la wilaya dès le premier jour de ramadan, laissant un goût d'inachevé chez les habitants des localités côtières. En effet, habitués aux mouvements et à l'ambiance que créent des visiteurs et à l'animation nocturne durant la saison estivale, les citoyens de Tigzirt et d'Azeffoun se sont sentis orphelins, de l'avis de ceux que nous avons interrogés sur le départ prématuré des estivants. Seuls les riverains continuent à descendre sur les plages en soirée, après le f'tour, pour se baigner ou passer un moment au bord de la mer. Pourtant, la saison avait merveilleusement démarré. Lors d'une réunion du conseil de wilaya qui s'est tenue il y a deux semaines, le directeur du tourisme a annoncé que la fréquentation des plages a été très satisfaisante dépassant les deux millions d'estivants durant les mois de juin et juillet et que la concession de ces dernières (plages) a permis aux communes concernées d'engranger une cagnotte de pas moins de 08 milliards de centimes. Mais l'avènement du ramadan pendant les vacances n'a pas fait que des mécontents. Les émigrés, par exemple, apprécient fortement la coïncidence. Ils profitent de cette occasion pour passer quelques jours de ramadan avec leurs proches au bled. Malika, une jeune dame qui s'est mariée il y a deux ans avec un Algérien installé en Espagne, nous dit à ce propos : «Je suis vraiment contente de pouvoir commencer le ramadan avec ma famille. Je me sentirais triste si je n'avais pas eu cette occasion, car c'est pendant le ramadan qu'on ressent vraiment la nostalgie et le mal du pays.» Pour sa part, Aziz, qui vit depuis 10 ans en France, nous dira : «Le ramadan en France n'a pas la même saveur qu'en Algérie. Ici, c'est tout un changement qui s'opère durant le mois sacré. Les horaires de travail changent afin de permettre aux femmes de rentrer plus tôt chez elles pour préparer le f'tour et à ceux qui veillent tard de ne pas se réveiller très tôt le matin. Et puis il y a le mouvement des gens qui font leurs emplettes, les odeurs de la coriandre et du pain qui embaument les rues et surtout l'agréable odeur de chorba qui chatouille nos narines à partir de 16 heures, lorsque les femmes commencent à préparer le repas. Il y a encore le silence qui règne sur les villes et villages au moment de la rupture du jeûne. Savoir que tout le monde est assis autour d'une table, en famille, c'est agréable. Mais en France, nous n'avons pas ça.» Un autre Algérien qui vit au Canada affirme que ce qui lui manque le plus dans son pays d'accueil, c'est le bon kalbellouz algérien car «même si le produit est disponible, il n'a pas la même saveur que celui préparé chez nous». Les Algériens installés à l'étranger, même dans des pays musulmans, sont unanimes à dire que le ramadan est meilleur chez nous. Ils sont donc nombreux à décider de passer une partie du mois sacré en Algérie pour s'imprégner de l‘ambiance chaleureuse qui caractérise le ramadan