Rencontre n La santé au travail est le thème d'un séminaire national qui se déroule aujourd'hui et durera jusqu'à demain au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Cette rencontre scientifique qui entre dans le cadre de la formation continue est l'occasion d'aborder des thèmes d'actualité, ces deux journées s'articulant autour de quatre axes principaux qui sont : -le stress au travail -le risque chimique -le travail sur écran -le risque infectieux. Le Dr Mekacher qui a donné une communication sur le risque chimique, dira que, selon l'OMS, 33% des maladies professionnelles dans le monde sont dues aux produits chimiques (industrie pharmaceutique, additifs alimentaires, pesticides, solvants...). D'ailleurs, selon une étude menée dans un atelier de peinture de réfrigérateurs, sur 45 salariés qui sont en permanence en contact avec des produits chimiques nocifs, 35 présentent un état de manque car ils ont développé une accoutumance au produit inhalé. D'autres problèmes tels que la baisse de la libido, signes répressifs, troubles amnésiques difficultés de concentration sont relevés. Le Pr Nezzal, président de la Société algérienne de la médecine du travail que nous avons abordé en marge du séminaire nous dira que les accidents du travail en Algérie sont très fréquents, notamment dans le secteur des travaux publics et du bâtiment où les travailleurs sont de véritables acrobates qui travaillent sans aucune protection. Pour ce qui est des maladies professionnelles, si elles sont mieux dépistées de nos jours, poursuit-il, ce dépistage reste insuffisant au regard de la fréquence des facteurs de risques sur le lieu du travail, et parmi les plus fréquents figure le bruit. En effet, on commence à recenser des surdités assez lourdes et définitives chez des travailleurs de plus de 20 ans d'exercice. Il y a aussi le problème des poussières pour ceux qui travaillent dans les carrières et les mines qui souffrent de difficultés respiratoires et cardiaques et les produits chimiques. Selon notre interlocuteur, il y a nécessité de mise en place de programmes nationaux de santé au travail car un déficit est enregistré en la matière. Sur un autre volet, le Pr Nezzal déplore le comportement de certains employeurs qui signent des conventions uniquement pour échapper aux sanctions et ne font pas bénéficier leurs employés de la médecine du travail. Il n'y a que 10%, peut être moins, des conventions qui aboutissent réellement, précise-t-il, d'où la nécessité de renforcer les textes afin d'obliger les contrôleurs à vérifier, en sus de la convention, le registre réglementaire de la médecine du travail pour voir si le salarié a réellement effectué sa visite médicale, ainsi que le registre d'hygiène et de sécurité qui concerne les conditions de travail.Enfin, l'autre problème à prendre en charge est celui de la formation des médecins généralistes qui exercent comme médecins du travail. C'est dire que beaucoup reste à faire pour offrir aux travailleurs des conditions de travail sans risques pour leur santé... l Le Dr Atout, qui a présenté une communication sur l'histoire de la médecine du travail à Tizi Ouzou, dira qu'en 2008 le nombre deconventions signées entre les entreprises et le service de la médecine du travail était de 615 pour un nombre de travailleurs consultés de seulement 136. En 2009, une nette amélioration est enregistrée avec 800 conventionssignées et 15 000 personnes consultées. Sur les 43 cas de maladies professionnellesenregistrés, la surdité est la plus fréquente. Elle est suivie de la tuberculose professionnelle.