Evénement n C'est aujourd'hui que s'ouvrira la 1re édition du Festival international d'art contemporain (Fiac). Lors d'un point de presse tenu, hier, au Musée d'art moderne d'Alger (Mama), Mohamed Djehiche, commissaire du festival, a rappelé que ce festival a été institutionnalisé par le ministère de la Culture et qu' il a pour mission et ambition de «poser l'éternelle question des conditions et de la nécessité de l'art contemporain en Algérie et dans le monde». Ce festival où la Palestine sera l'invité d'honneur, vise à faire découvrir au public algérien l'art contemporain et donc les créations actuelles. «Lorsqu'on est devant l'art contemporain, explique-t-il, ce n'est pas comme lorsqu'on est face à un tableau. La réaction n'est pas la même et le langage d'approche est différent.» Cela revient à dire que face à une œuvre moderne, classique ou académique, on a une réaction d'appréciation ou de jugement immédiate et instinctive, alors que devant une création contemporaine, on a un sentiment d'incompréhension. «C'est ce langage différent de celui de l'art moderne ou académique qu'on voudrait tout doucement, apprendre au public, et ce, en l'habituant à voir, à regarder, à se poser des questions et à assister aux débats liés aux questions de l'art contemporain», explique Mohamed Djehiche, et de préciser : «Tout ce travail que nous sommes en train de mener est d'abord pédagogique. Il consiste donc en une initiation du public algérien qui apprendra à connaître et à apprécier l'art contemporain et ainsi découvrir que cet art n'est pas figé, qu'il évolue avec le temps au même titre que n'importe quel autre domaine de la connaissance. L'art se développe et utilise les moyens actuels – la vidéo sera à l'honneur à ce festival.» Sont privilégiées les créations actuelles notamment dans le domaine des arts visuels en provenance d'Afrique, d'Amérique, d'Asie, du Moyen-Orient et d'Europe. Le festival se poursuivra jusqu'à la fin du mois de février 2010, et cela en vue de donner le temps aux gens de venir et de revenir, de revoir les œuvres exposées. Ainsi, l'objectif du festival consiste à donner un aperçu sur ce qui se fait en matière de création en art contemporain dans le monde. C'est aussi pour promouvoir et diffuser les œuvres des artistes internationaux et locaux, confronter les styles et les tendances, les époques et les groupes. «C'est aussi pour permettre à l'Algérie de se repositionner sur l'échiquier artistique international d'où elle n'a été que trop absente», dira Nadira Lagoune, membre du comité d'organisation, qui ajouter : «Il était temps que l'Algérie – qui est à la traîne – ait sa biennale d'art contemporain comme certains pays du Sud qui nous ont précédés dans la création de leur biennale, telles celles du Caire, d'Alexandrie, de Dakar ou de Johannesburg.» Ce sera un rendez-vous annuel l «Il permettra, d'une part, la confrontation du public et de nos artistes avec ce qui se fait sur le plan international dans le monde de l'art, et d'autre part, de prendre cette place dans le champ de l'art international des biennales et des foires d'art contemporain», souligne Nadira Lagoune. S'exprimant sur la sélection, Nadira Lagoune expliquera : «Les biennales qui se tiennent en Europe et qui sont en tête du marché de l'art, sont essentiellement et fondamentalement européennes, on peut y trouver un Africain, un Asiatique… Nous avons alors décidé de faire le contraire, c'est-à-dire privilégier des artistes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.» «Le Maroc et la Tunisie seront présents annuellement à ce festival», expliquera Nadira Lagoune. Et de poursuivre : «Pour le reste, nous changerons de pays, nous choisirons ceux qui sont le plus en vogue, là où il y a des artistes qui ont marqué l'année par leur travail et leur compétence, ainsi nous ferons le tour du monde en quelques années.» Quant à la question des participants, elle indiquera qu'«il y aura des exposants à la renommée internationale et d'autres qui sont en début de carrière. Le choix s'est porté sur la qualité et l'intérêt des œuvres présentées». Pour conclure, Nadira Lagoune dira : «Les tables rondes sont conçues aussi un peu en complément des créations exposées.» Ce festival permettra de prendre connaissance du débat qui a lieu, aujourd'hui, dans toutes les grandes biennales autour de l'art contemporain et des questions d'actualité qui sont soulevées autour de cet art. «Les questions soulevées dans les œuvres sont d'actualité», conclut-elle.