Photo : Riad Par Wafia Sifouane C'est aujourd'hui que la capitale inaugurera au Musée national des arts modernes et contemporains d'Alger (MAMA) son premier Festival international d'art contemporain (FIAC), un art à part et qui, de l'avis de nombreux artistes, peine à trouver son public. Cet événement organisé par le ministère de la Culture a d'ores et déjà tracé son principal objectif : se faire une place parmi les arts picturaux et au sein de notre culture. «Le FIAC a été créé par le ministère de la Culture juste après la tenue du 2ème Festival panafricain d'Alger. Il a pour but de faire connaître au public algérien l'art contemporain et de l'initier. Il faut que nos visiteurs acquièrent les critères d'appréciation de cet art», dira Mohamed Djehich, directeur du MAMA, qui est aussi commissaire du festival. Rassemblant un grand nombre d'artistes, l'exposition collective se tient actuellement au MAMA et cela jusqu'au 28 février 2010. Les raisons qui ont poussé les organisateurs à opter pour une durée aussi longue sont de «donner le temps au public de faire connaissance avec cet art et de prendre le temps de voir», dira le commissaire. Concernant l'art contemporain, encore méconnu chez nous, notre interlocuteur déclare : «Face à une œuvre d'art, le public dira “j'aime ou je n'aime pas”, mais face à une œuvre d'art contemporain, il dit “je ne comprends pas, parce que c'est un langage distingué”. C'est un art polémiste, mais c'est une polémique instructive. Il s'intéresse aux questions de l'homme et touche à plusieurs secteurs tels que la politique, la société, etc. Il faut que les Algériens comprennent que l'art n'est pas figé et qu'il évolue avec son temps. La preuve, on a même prévu de projeter des vidéos.» Ce festival comprendra aussi une série de tables rondes autour de l'art contemporain en présence de grands critiques d'art. Parmi les thèmes qui seront abordés, on citera «l'art au cœur des conflits idéologiques», «l'art contemporain, environnement et flux migratoire» et «le marché de l'art entre le Nord et le Sud». Les rencontres auront lieu les 18 et 19 du mois en cours et cela à la salle de conférences de l'hôtel Safir. S'agissant des invités, le comité d'organisation a exécuté une recherche minutieuse dans le but d'avoir des valeurs sûres et diversifiées. Parmi les invités, il y aura des artistes de Palestine (invitée d'honneur), du Cameroun, du Chili, de Cuba, d'Espagne, d'Iran, d'Afrique du Sud, du Maroc, d'Egypte et d'Algérie.