Interrogation n Pratiquement cinq mois après l'apparition du premier cas de grippe porcine dans notre pays, l'Algérien a-t-il le même niveau de vigilance que celui observé alors ? Nous avons bien peur que la réponse soit négative ! Hélas, les faits sont là. La population a baissé la garde bien avant que des vagues de contamination touchent des établissements scolaires où le niveau de vigilance des autorités publiques a été relevé. Effectivement, après une période de «panique passagère» au sein de la population à l'annonce des tout premiers cas de grippe porcine dans notre pays, le virus a vite été relégué au second plan. Au premier plan, bien sûr, d'autres «priorités» liées à la cherté de la vie notamment. Ce qui s'est clairement manifesté à la veille du mois sacré où les esprits ne se préoccupaient que de trouver l'ingénieuse recette pouvant permettre de traverser une «zone de turbulences financières» provoquée par le ramadan, l'Aïd et la rentrée scolaire. Toutefois, les premiers cas de grippe A (H1N1) enregistrés au sein des écoles ont vite fait de relancer le débat sur la dangerosité que présente le virus sur la santé publique et les mesures à prendre pour s'en prémunir. Mais encore une fois, la durée de cette vigilance a été écourtée par l'euphorie imposée par les derniers exploits réalisés par l'Equipe nationale du football pour le compte des qualifications combinées à la Coupe du monde et la Coupe d'Afrique des nations-2010. Du coup, depuis la victoire remportée par les fennecs face au Rwanda et l'approche de la date butoir du match retour qui a opposé l'Algérie à l'Egypte au Caire, les préoccupations du citoyen ne portaient que sur le football. Autour d'un café, dans les restaurants, les campus universitaires, les places publiques, tous les canaux de communication, à savoir les forums de discussion sur Internet, les chaînes de télévision, celles de la radio, de la presse écrite… ne traitent que de l'événement historique qu'est la qualification de l'Equipe nationale algérienne au mondial-2010. Un état d'esprit accentué par les événements survenus au Caire avant et après le match en question. Les Algériens ont été carrément détachés de leur quotidien habituel. Jeunes, moins jeunes, adultes, enfants, femmes, hommes… chacun y va de sa propre interprétation des événements et sa façon d'apporter son soutien aux verts, oubliant qu'un ennemi nommé A(H1N1), les guette. Pis encore, des supporters se sont rendus en Egypte et au Soudan sans être vaccinés, et ce, même pas contre la grippe saisonnière. Ce qui fait que certains supporters ont été contrôlés positifs, à leur retour, au virus A(H1N1) qu'ils ont contracté pour certains en Egypte et pour d'autres au Soudan.