Malaise n Jamais le secteur de l'Education nationale n'a connu autant de bouleversements que depuis l'entame des réformes en 2003. Ce projet qui devait prendre fin en 2008 n'a, d'ailleurs, pas encore été achevé et ne cesse de connaître de nouveaux «réajustements» à chaque début d'année scolaire. Si le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, s'entête à «mener les réformes jusqu'au bout», les principaux acteurs (enseignants et élèves) ne cessent d'exprimer leur mécontentement à travers de larges mouvements de protestation. Les établissements scolaires ont été paralysés à maintes reprises, mais les doléances soulevées n'ont pas encore été satisfaites. C'est ce qui explique «l'acharnement» des enseignants à poursuivre leur «bataille pour la dignité». Ces dernières années, ce sont les élèves du secondaire qui ont rejoint les rangs des contestataires en organisant des marches à travers les différentes régions du pays pour dénoncer notamment la surcharge des programmes. «Si on doit décerner une médaille à M. Benbouzid, ce sera celle de sa résistance aux doléances des élèves et des enseignants. «Ce ministre n'a jamais fait part d'une volonté de prendre en charge les revendications socioprofessionnelles et pédagogiques», ironise Saïd, enseignant de sciences naturelles dans un lycée à Kouba. Notre interlocuteur, également syndicaliste, appelle tout simplement à «l'éviction de cet homme qui n'a apporté que le malheur à un secteur aussi important et aussi sensible». Les syndicats autonomes du secteur (Cla, Snapest, Cnapest, Unpef, Snapap) n'ont, d'ailleurs, pas hésité à le juger «incapable et n'ayant aucune prérogative réelle pour résoudre les problèmes du secteur». Cette année, ces syndicats ont décidé d'agir en bloc pour faire valoir leurs droits. Ils ont enfin compris que seule l'unification des rangs pourrait payer. Le coordinateur national du syndicat national des professeurs de l'enseignement supérieur et technique (Snapest) n'a pas hésité à qualifier la réaction des pouvoirs publics de «mépris, d'ingratitude et de hogra vis-à-vis des enseignants». Les démarches de M. Benbouzid ne sont approuvées par aucune partie prenante du secteur. Les parents d'élèves ne cessent de dénoncer le fait d'assimiler leurs enfants à des cobayes qui subissent encore des expériences initiées dans le cadre de la réforme. Un projet qui devait pourtant être finalisé en 2008 ! Pour leur part, les élèves ont, à maintes reprises, exprimé leur mécontentement quant à la surcharge des programmes et leur modification à chaque rentrée scolaire. L'éducation nationale se porte mal. Seuls les résultats des examens de fin d'année tentent de prouver le contraire…