Les réformes et nouvelles politiques de l'éducation apportées jusqu'ici répondent-elles vraiment aux nouveaux besoins de la société à l'aube du troisième millénaire? L'enseignement dans les écoles algériennes n'a cessé, ces dernières années, d'interpeller parents et responsables politiques et éducationnels. Les réformes engagées ne semblent pas avoir, peu ou prou, répondu aux attentes des élèves, notamment, qui se plaignent de la surcharge des programmes. L'autorité de tutelle l'Education nationale tente bien de rassurer, mais à l'approche des examens de fin d'année ces craintes resurgissent, de façon récurrente. A la veille de ces examens, l'Education nationale explique sa démarche comme l'indique Larra Hcène, chef de cabinet au ministère de l'Education nationale qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Depuis quelques années, nous appliquons une politique qui permet d'asseoir un socle de compétences au niveau primaire. Car nous considérons que la réussite au BAC se prépare à partir de la cinquième année primaire», a expliqué M.Larra. Selon les propos de l'intervenant, il importe de se demander quels sont les mécanismes appropriés en vue de mettre en oeuvre des mesures rectificatives dans le système éducatif. D'ailleurs, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, indique-t-il, a institué une commission mixte depuis deux ans permettant la corrélation entre les spécialistes du secteur et inspecteurs afin d'établir une dynamique permettant une politique de l'évaluation des instructions et déterminer les niveaux à mettre en oeuvre. Et de préciser que des évaluations sont faites à chaque fin de trimestre et des rapports sont établis par les inspecteurs permettant d'apporter les correctifs nécessaires. Exprimant les mêmes propos que le ministre de l'Education nationale, M.Larra a soutenu que «la réforme est une opération permanente et un processus continu. Par conséquent, les anomalies constatées seront corrigées». Les axes principaux des réformes apportées concourent à soutenir une formation adaptée aux enseignants afin de donner le meilleur apprentissage dans le système de l'éducation nationale. Aussi, le rôle de la Commission nationale d'évaluation et de suivi est vital afin d'opérer les changements adéquats pour remédier à la surcharge du programme en apportant des allégements après concertation avec les spécialistes de la commission pédagogique, les inspecteurs et les enseignants. L'invité de la Chaîne III a néanmoins fait observer que grâce à cette nouvelle organisation, des allégements dans le programme de la 3e année primaire ont été effectués l'année dernière. L'objectif visé par le ministère de l'Education nationale, est d'inculquer aux élèves et notamment ceux du primaire, la culture de l'effort et de la performance car l'avenir de l'enfant se prépare à partir de la 5e année. C'est à cet effet que l'examen de la 5e année primaire a été instauré pour que les enfants prennent conscience très tôt de l'importance des études. En somme, le portrait global de la situation des diverses orientations des réformes apportées jusque-là est satisfaisant selon le président de la commission de réforme. D'ailleurs, il a indiqué que le programme appliqué par le ministère de l'Education nationale est approuvé par des experts internationaux tels que ceux de l'Unesco. D'un autre côté, au sujet du retard accusé par le programme de physique, il a souligné que «des spécialistes du secteur devraient se réunir» pour apporter la solution afin de rattraper le retard. Selon les propos de l'invité de la Chaîne III, il ne faut pas faire tout un fromage du fait du retard observé dans sept wilayas de l'Est alors que le pays compte 1500 lycées qui ont achevé les programmes dans les termes prévus. Faut-il pour cela réviser les programmes? s'interroge l'invité de la Radio nationale. Par ailleurs, concernant la rémunération des enseignants contractuels, M.Larra affirme que les enseignants vacataires, de l'année écoulée ont été tous payés et pour ce qui est de ceux ayant commencé d'exercer cette année, ils le seront au fur et à mesure. 26.000 enseignants ont été recrutés l'année précédente dont 1000 inspecteurs et l'objectif de l'Etat est d'atteindre un ratio d'un enseignant pour vingt élèves du primaire et d'un inspecteur pour 70 enseignants, rappelle-t-on.