Constat n L'augmentation du trafic des poids lourds sur le réseau routier de Médéa, principalement sur l'axe nord-sud de la wilaya, a eu un impact «très négatif» sur la sécurité routière, selon la Direction des travaux publics (DTP). Dans une étude qui s'est étalée sur des mois, la DTP fait état d'une «hausse vertigineuse» du nombre de véhicules poids lourds transitant, notamment, par la RN1, reliant le nord du pays aux régions du Sud, dont la fréquentation représente presque la moitié des 35 000 véhicules qui transitent quotidiennement par la RN1. Le nombre de poids lourds qui empruntent cet axe stratégique, soit une moyenne journalière de 17 000 camions tous tonnages confondus, équivaut au passage de 250 000 véhicules touristiques/jour, d'après cette étude. Les rédacteurs de cette étude lient cette «explosion» du trafic de poids lourds à plusieurs facteurs, parmi lesquels la prédominance du transport de marchandises, notamment depuis l'arrêt de l'exploitation de la ligne ferroviaire Blida-Djelfa, en 1994, soulignant que la totalité du transport de marchandises vers et à partir du sud du pays se fait par voie terrestre, avec, pour conséquence, la saturation du réseau routier local et la multiplication des accidents mortels. Autre facteur à l'origine de ce phénomène : la multiplication des points d'approvisionnement en agrégats et de minerais au niveau des wilayas limitrophes. La mise en exploitation de nouvelles stations d'enrobés, de carrières et de gisements de sable dans ces régions a, eu pour effet, une hausse considérable des rotations des poids lourds entre les points d'approvisionnement et de stockage disséminés à travers de nombreuses villes du centre du pays, a-t-on expliqué de même source. Conséquences directes de cette évolution, une «nette détérioration des conditions de sécurité routière, avec une recrudescence des accidents de la circulation impliquant ce type de véhicules, et la dégradation de l'état du réseau routier local», concluent les initiateurs de cette étude. Un accident de la circulation avait fait, fin septembre dernier, treize morts et une soixantaine de blessés lorsque deux bus se sont télescopés, dans la commune de Chahbounia, au sud de Médéa. Le 3 novembre dernier, le même axe routier a été le théâtre d'un autre accident de la circulation qui avait fait six morts.