Résumé de la 4e partie n En émergeant de l'eau, la petite sirène tombe sur un navire à bord duquel des marins font la fête. Soudain, le bateau entame une course effrénée sur une mer démontée ... Les marins, eux, alors que la petite sirène s'amusait de cette course, semblaient ne pas la goûter :Ò le navire craquait de toutes parts, les épais cordages ployaient sous les coups. La mer attaquait. Bientôt le mât se brisa par le milieu comme un simple roseau, le bateau donne de la bande, l'eau envahit la cale. Alors seulement la petite sirène comprit qu'il y avait danger, elle devait elle-même se garder des poutres et des épaves tourbillonnant dans l'eau. Un instant, tout fut si noir qu'elle ne vit plus rien, mais tout à coup, le temps d'un éclair, elle les aperçut tous sur le pont. Chacun se sauvait comme il pouvait. C'était le jeune prince qu'elle cherchait du regard et, lorsque le bateau s'entrouvrit, elle le vit s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie à la pensée qu'il descendait chez elle, mais elle se souvint aussitôt que les hommes ne peuvent vivre dans l'eau et qu'il ne pourrait atteindre que mort le château de son père. Non ! il ne fallait pas qu'il mourût ! Elle nagea au milieu des épaves qui pouvaient l'écraser, plongea profondément puis remonta très haut au milieu des vagues, et enfin elle approcha le prince. Il n'avait presque plus la force de nager . Déjà, ses bras et ses jambes s'immobilisaient, ses beaux yeux se fermaient : il serait mort sans la petite sirène. Quand vint le matin, la tempête s'était déjà apaisée. Pas le moindre débris du bateau n'était en vue ; le soleil se leva, rouge et étincelant et semblait ranimer les joues du prince, mais ses yeux restaient clos. La petite sirène déposa un baiser sur son beau front et repoussa ses cheveux ruisselants. Elle voyait maintenant devant elle la terre ferme aux hautes montagnes bleues couvertes de neige, aux belles forêts vertes descendant jusqu'à la côte. Une bâtisse s'élevait là. Des citrons et des oranges poussaient dans le jardin et devant le portail se dressaient des palmiers. La mer creusait une petite crique à l'eau parfaitement calme, mais très profonde, baignant un rivage rocheux couvert d'un sable blanc très fin. Elle nagea jusque-là avec le beau prince, le déposa sur le sable en ayant soin de relever sa tête sous les chauds rayons du soleil. Dans ce grand édifice blanc, des jeunes filles traversèrent le jardin. Alors la petite sirène s'éloigna à la nage et se cacha derrière quelque haut récif émergeant de l'eau, elle couvrit d'écume ses cheveux et sa gorge pour passer inaperçue et se mit à observer qui allait venir vers le pauvre prince. Une jeune fille ne tarda pas à s'approcher, elle eut d'abord grand-peur, mais un instant seulement, puis elle courut chercher du monde. La petite sirène vit le prince revenir à lui, il sourit à tout le monde, mais pas à elle, il ne savait pas qu'elle l'avait sauvé. Elle en eut grand-peine et lorsque le prince eut été porté dans le grand bâtiment, elle plongea désespérée et retourna chez elle au palais de son père. (à suivre...)