Récital n La 4e édition du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes a pris fin, hier, à la salle Ibn Zeydoun. La dernière soirée du festival a été marquée par un récital animé par l'Ensemble national de musique andalousienne. Dirigé par Rachid Guerbas, l'ensemble a interprété une nouba – il s'agit d'une création. Cette composition musicale est née à l'issue d'un voyage dans les différentes noubas que comprend la musique classique algérienne. L'interprétation est juste, épurée et subtilement imaginée. Le jeu est cohérent, témoignant d'un travail rigoureux et d'une réflexion profonde. Le jeu est novateur et perceptible. C'est un jeu essentiel et composé, vaste et profond. Le jeu témoignait, en outre, de l'aptitude et du talent des musiciens qui composent l'orchestre à manier avec brio leurs instruments. Le jeu, équilibré, homogène et aéré, témoignait manifestement d'une longue recherche musicologique menée en amont aussi bien habilement que d'une façon imaginative, tout comme il témoignait d'une profonde connaissance de la musique arabo-andalouse. Ainsi, l'Ensemble national de musique andalousienne nous a gratifiés d'une nouba qui, elle, se révèle le creuset des trois écoles qui caractérisent la formation : tout en respectant la cohérence des enchaînements rythmiques, les musiciens passent aisément d'un style à un autre. Il y a respect des inflexions stylistiques régionales qui font «la riche palette interprétative de notre musique». L'Ensemble national de musique andalousienne a interprété une nouba en s'inspirant des trois écoles, ayant toutefois son vocabulaire, sa grammaire et sa conjugaison musicale. La nouba que l'orchestre a partagée avec le public, a une conscience musicale et une sensibilité esthétique. La particularité de cet ensemble, c'est qu'il se présente comme l'une des expériences les plus novatrices – et les plus audacieuses – dans le domaine de la musique classique algérienne, dite arabo-andalouse. A savoir, il rassemble dans une même formation des musiciens issus des trois écoles présentes en Algérie : la gharnatia de Tlemcen, la sanaâ d'Alger et le malouf de Constantine. Trois écoles qui se réclament respectivement de Grenade, de Courdoue et de Séville, donc trois expressions et sensibilités musicales témoignant toutes de la diversité et de la richesse du patrimoine musical arabo-andalou. A noter que lors de cette édition, le public a eu, pour rappel, à découvrir l'authenticité de la musique classique algérienne et la profondeur des musiques anciennes. Et parmi les styles présentés à l'assistance, nombreuse et à l'écoute lors du festival, on retrouve les musiques savantes du Bassin méditerranéen et les musiques venues d'Inde, d'Afghanistan et d'Iran. Ce festival s'emploie, à chaque édition, à faire découvrir la beauté et la magie des musiques traditionnelles, y compris occidentales.