Qui l'eût cru ? L'Algérie lanterne rouge après avoir été écrasée par le Petit Poucet, le Malawi ; le Cameroun a mordu la poussière face au Gabon ; le Nigeria malmené par l'Egypte et la Côte d'Ivoire contrainte au partage des points avec le Burkina Faso : une situation inattendue. A croire que les Mondialistes ont la tête et l'esprit ailleurs… en Afrique du Sud. Ce que tentaient de couver Raouraoua et Saâdane, vient d'éclater au grand jour. L'Equipe nationale algérienne de football est bien minée de l'intérieur. En effet, le milieu de terrain des Verts, Khaled Lemmouchia, a quitté le lieu de regroupement de l'équipe, l'hôtel Continental, hier, en début d'après-midi, suite à sa contestation du choix de l'entraîneur, qui l'a mis sur le banc de touche pour le match de cet après-midi face au Mali. Lemmouchia a tout simplement pris la décision de plier bagage et il a embarqué à bord du premier avion pour rentrer chez lui. Chronologie d'une histoire, qui a terni davantage l'image d'une équipe, pourtant adulée il y a quelque temps encore. Tout a commencé le jour du premier match face au Mali. Voyant qu'il n'avait pas été titularisé pour ce match, le milieu de terrain de l'Entente de Sétif a, toutefois, contenu sa colère. Néanmoins, son comportement à la sortie des vestiaires de l'équipe après la débâcle face au Malawi, donnait des signes d'un malaise au sein de cette sélection. Lemmouchia faisait grise mine et l'a montré à tout le monde en lançant : «Voilà les joueurs de Chelsea !!!». Depuis ce match, Lemmouchia s'est isolé et n'adressait même pas la parole à ses coéquipiers. Il s'est entraîné normalement avec le groupe, mais on sentait déjà que le courant ne passait pas entre lui et ses camarades. Hier et après la séance de visionnage des matches du Mali, le milieu de terrain des Verts est allé demander à son entraîneur s'il était titulaire ou non. Saâdane lui a répondu qu'il ne pouvait pas le lui dire et qu'il devait attendre, comme tous les autres, pour connaître la liste des joueurs qui devront être alignés pour le match face au Mali. Devant son insistance, le ton monte et Lemmouchia ne s'est pas du tout comporté de façon correcte avec l'entraîneur qu'il a notamment injurié et qu'il a même failli agresser. C'est à partir de là qu'il décide de plier bagage et de prendre le premier avion pour Lisbonne afin de rejoindre la France par la suite. Durant tout ce temps, les responsables du football algérien ont caché l'incident. Ils ont même décrété le huis clos pour la séance d'entraînement d'hier et c'est là que nous avons appris ce qui s'est passé quelques heures auparavant à l'hôtel. L'absence de Lemmouchia à l'entraînement a été remarquée en dépit du huis clos imposé à la séance, mais personne ne voulait donner les raisons de cette absence. C'est à partir de là que nous avons senti qu'il y avait quelque chose d'anormal qui s'était produit au sein de l'équipe. En fouinant, nous avons appris toute l'histoire qui prouve qu'un malaise certain existe au sein de la sélection et ce, malgré tous les efforts de Raouraoua et de son entraîneur de donner une toute autre image de l'équipe. Ils ont même voulu faire endosser la responsabilité à la presse en l'accusant de verser dans la déstabilisation. Les responsables du football national semblent se tromper de cible, car le cas d'indiscipline, qui a éclaté hier, n'est pas le premier du genre. La relation entre les joueurs n'est plus la même et il existe bien des clans au sein de cette équipe qui, pourtant, puisait sa force dans sa solidarité, il n'y a pas si longtemps encore.