Résurrection Il se fait lentement, mais il existe, ce retour à la vie d?une commune longtemps martyrisée et où il reste encore beaucoup à faire. La petite localité de Aïn Aden, d?une population de 2 416 habitants, relevant de la daïra de Sfisef est située à 48 km à l?est du chef-lieu de wilaya Sidi Bel Abbes. Elle a été, avec ses sept douars (Sid Ahmed, Naga, Toufaha, Moualda, Haoud Debab, Majmar et douar Toualbia), le théâtre de plusieurs attaques terroristes qui ont fait des victimes, dont les 12 enseignantes sauvagement assassinées en 1997, par le sanguinaire Bahri Djillali alias Dib Djiane, natif de Aïn Aden. Certains habitants avaient délaissé leur terre et leurs richesses pour sauver leur vie et celles de leurs enfants. Aujourd?hui, la commune respire du point de vue sécuritaire, mais elle continue à souffrir de la pauvreté et du dénuement. Les habitants vivent du travail de la terre et les jeunes, qui constituent la majorité de la population, sont au chômage et n?ont aucun moyen de subsistance ou de distraction. L?unique maison de jeunes a été transformée en détachement de la Garde communale et n?a toujours pas été remplacée. Pis, il n?existe même pas un café où les jeunes peuvent se rencontrer. Les jeunes chômeurs déclarent avoir déposé des dossiers auprès de l?APC dans le cadre de l?emploi de jeunes ou du filet social. Le peu de postes disponibles a été, selon eux, cédé aux «pistonnés». Le centre de santé ouvre ses portes tous les jours, mais le médecin n?y vient qu?une fois par semaine car il se déplace entre le douar Sidi Ahmed et Aïn Aden pour assurer les premiers soins. Dans les cas d?urgence, le malade est contraint de se déplacer par ses propres moyens jusqu?au secteur sanitaire de Sfisef. La commune d?Aïn Aden ne dispose pas d?ambulance pour le moment et le fauteuil dentaire a été transféré vers le secteur sanitaire de Sfisef par mesure de sécurité et, après ordre du wali, le centre de santé a été doté d?un vieux fauteuil qui n?est pas fonctionnel. Les habitants de Aïn Aden ont soulevé un autre problème, celui du projet de 40 logements LSP dont ils ont été bénéficiaires en 2000 et dont les travaux n?ont pas été lancés à ce jour malgré leurs multiples doléances. Ils disent avoir investi leur argent pour rien. En outre, le problème du transport est l?une des préoccupations des habitants qui, pour se déplacer, sont obligés de recourir aux taxis clandestins. Les enfants scolarisés subissent le même calvaire, vu qu?un unique fourgon Karsan assure le transport des écoliers. Toutefois, même si c?est encore insuffisant, la commune de Aïn Aden a bénéficié de nombreux projets dans le cadre du plan de relance économique ; il s?agit notamment de la réalisation d?un stade pour une enveloppe financière d?un million de dinars, la réhabilitation de la cantine scolaire de l?école primaire Lasri-Laredj, le renouvellement du réseau d?assainissement de la commune pour lequel a été dégagée une enveloppe d?un million de dinars. Ladite commune a également bénéficié du branchement en électricité de 10 logements ruraux et d?une enveloppe pour la réalisation d?une salle de soins et d?une annexe administrative. Dans le cadre des grands projets, les communes de Aïn Aden, Boudjebar et El-Bordj seront alimentées prochainement en eau potable à partir du barrage de Chorfa et d?une fontaine publique, réalisée au douar Haoud Debab.