Un phénomène nouveau a fait son apparition, ces derniers temps, dans notre pays : les Algériennes s'intéressent comme jamais à l'Equipe nationale de football dont elles regardent les rencontres, commentent les résultats et suivent l'évolution. Ziani et ses coéquipiers sont devenus une véritable passion pour elles. Désormais, les Verts ne sont plus la chasse gardée des Algériens ! Au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest, gamines, jeunes filles, femmes d'un certain âge, toutes ont vibré avec les capés de Rabah Saâdane. Cet intérêt pour le football en général et les Verts en particulier a commencé avec le match disputé en juin dernier face à l'Egypte au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Mais il n'a pris les allures d'un véritable phénomène que depuis le match joué au Caire le 14 novembre. Malgré la défaite, elles étaient nombreuses à manifester leur soutien aux camarades de Rafik Saïfi. Certaines se sont même dit prêtes à faire le déplacement à Khartoum pour les encourager lors du match barrage. Juste après le coup de sifflet final de cette rencontre historique, elles étaient des dizaines de milliers à sortir dans la rue pour fêter la victoire des coéquipiers du capitaine Yazid Mansouri et leur qualification au Mondial sud-africain. Dans certaines villes, elles étaient plus nombreuses que les hommes ! Ce fut notamment le cas à Alger-Centre où un «tsunami féminin» a été enregistré. «Il y avait des femmes de tout âge, elles étaient partout, sur les balcons, dans la rue, dans les voitures», se souvient Mahieddine, 38 ans, qui habite à quelques encablures de la rue Didouche-Mourad. «Le lendemain, j'ai vu des étudiantes sur les toits des bus de transport universitaire, d'autres s'étaient complètement peint le visage en vert et rouge», poursuit-il. Depuis l'épopée d'Oum-Dourman, les Algériennes se sont mises à suivre de très près la sélection nationale. Elles regardent toutes ses rencontres, commentent ses résultats et s'intéressent à tout ce qui touche aux joueurs qui la composent ! Dans les bus par exemple, il est très courant désormais d'entendre deux femmes discuter du but de Rafik Halliche, de l'arrêt de Faouzi Chaouchi ou de l'action d'Abdelkader Ghezzal. «La dernière fois, j'étais assis derrière deux femmes d'un certain âge qui se plaignaient, non pas de la cherté de la vie, mais de la chaleur qui a sévi lors du match Algérie-Malawi qui s'est répercutée négativement, selon elles, sur le rendement des coéquipiers de Hassen Yebda», témoigne Mahieddine. La fièvre de l'Equipe nationale est encore plus perceptible au niveau des collèges, des lycées et des universités où les Madjid Bougherra, Antar Yahia et autres Mourad Meghni sont devenus le sujet de conversation préféré des jeunes filles. Durant le mois de janvier qui a coïncidé avec la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2010), «l'on n'a parlé que de cela», témoigne une jeune collégienne. La sélection nationale n'est, désormais, plus la chasse gardée des Algériens.