Résumé de la 2e partie Houria supplie, en vain, les s?urs du séducteur de sa fille, enceinte de 5 mois, de le convaincre de l?épouser. A la fin, Houria lève la tête, resserre son foulard sur son front et questionne : ? Tu crois que cela va lui faire changer d?avis ? Ces gens sont riches, ils sont capables de tout, même de falsifier les analyses... Tu as vu ses s?urs ? Elles ont une pierre à la place du c?ur. Mais Dieu est grand, et cela pourrait arriver à leurs filles. Depuis longtemps, Houria ne fait plus de remontrances à sa fille. Dès qu?elle a appris la terrible nouvelle, elle a craché son amertume et son désespoir pendant des heures, mais le mal est là et il faut y faire face. Les tentatives d?avortement n?ont rien donné et Houria, qui ne sait à quel saint se vouer, passe ses journées à échafauder des plans sans lendemain, évitant les voisines, gardant sa porte close sur la petite pièce sombre presque toute la journée... Parfois, prise d?un chagrin insurmontable elle se frappe la poitrine à plusieurs reprises, comme pour faire sortir le mal qui la ronge, et murmure : «Dieu, ??arham?? les femmes seules et sans défense !» Ce sont les moments les plus durs pour Souhila qui se terre dans son coin, silencieuse, avec la certitude d?avoir atteint le fond du désespoir, s?en voulant à mort. Parfois Houria se plonge dans des prières fébriles, les mains levées vers le plafond, l?air si fervent que le courage revient à sa fille comme si elle s?attendait à un miracle imminent. Mais la phrase la plus mortelle dans la bouche de sa mère, et qui revient de temps à autre dans les moments de désespoir, Souhila la craint plus que tout au monde car elle lui donne un terrible sentiment de culpabilité : «Depuis que tu es venue au monde, tu as apporté la destruction dans ma vie ! Tu as d?abord ??mangé?? la tête de ton père, puis tu m?as plongée dans la misère, depuis que tu es là, je n?ai pas ??ramassé une seule pierre blanche??. Tu portes malheur !» A ce moment-là, Souhila sent comme un poignard lui transpercer le c?ur et son sang se glace dans ses veines. Voilée, elle descend l?escalier, le lendemain après-midi, au plus fort de la chaleur, voulant éviter le regard des voisines. Comme une ombre, elle longe les murs et se retourne dans les ruelles qui montent vers «tarik jdida» où habite Abderrahmane. Quand elle arrive dans la pénombre de l?immeuble, elle fait appeler le jeune homme par un enfant qu?elle trouve assis devant la porte. Elle joue son va-tout, décidée d?en finir. Abderrahmane, quand il la voit en bas de l?escalier, a d?abord un léger mouvement de recul, puis se ravise et s?approche d?elle, les sourcils froncés. ? Que me veux-tu ? gronde-t-il. ? Tes s?urs sont venues hier faire un scandale chez nous ! Ecoute, il faut que tu fasses l?acte de mariage, sinon... ? Sinon quoi ? Sa lèvre inférieure a une moue méprisante et il dit : ? Sinon quoi ? Dis-moi ce que tu vas faire ? Ce n?est pas seulement moi qui t?ai connue, il y en a d?autres... On me l?a dit ! ?Mais tu sais bien que ce n?est pas vrai ! Je vais déposer plainte ! ?Fais ce que tu veux, mais laisse-moi tranquille ! Et la silhouette de Abderrahmane disparaît dans la lumière de la rue. (à suivre...)