Un détenu est mort asphyxié dans une prison dans le canton de Vaud et ce sous les rires de ses surveillants. Le jeune homme, âgé de 30 ans, avait décidé de mettre le feu à son matelas pour protester contre le fait qu'on lui ait confisqué sa radio. Mais les trois gardiens présents ce soir-là ne lui sont pas venus en aide. Des enregistrements sonores révélent le total mépris du surveillant à l'égard du prisonnier. «Il peut crever, de toute façon ça fait cinquante minutes qu'il respire la fumée», raconte au téléphone un gardien du pénitencier. Son interlocuteur, un policier, répond, manifestement sourire aux lèvres : «Ça lui fait du bien». Dans un premier temps, le directeur de la prison annonce à la sœur du détenu, seule famille qui lui reste, que son petit frère s'est suicidé. Mais rapidement, plusieurs témoignages de détenus viennent contredire cette version. Les avocats de Skander Vogt décident alors de porter plainte pour «homicide par négligence». «Il s'agit d'un être humain. Il a 30 ans. On ne laisse pas les gens mourir comme ça. Pour moi c'est un meurtre», explique la sœur. «Ils ont organisé sa mort, renchérit l'un de ses avocats. C'est à la fois du mépris de l'être humain et du sadisme». Le jeune homme avait été arrêté en 1999 et condamné à vingt mois de prison pour une multitude de petits délits : vols, injures, menaces et détention de stupéfiants.