Comportement Dans la tête de l?Algérien, «tout ce qui n?est pas cher n?est pas de bonne qualité». Que regarde en premier lieu le consommateur algérien avant d?acheter un produit donné : le prix ? La qualité ? L?origine de la marchandise ? Au vu des conditions sociales difficiles dans lesquelles vivent des millions de citoyens, l?on est tenté de répondre que ce sont les prix qui font souvent «courir» les consommateurs. Toutefois, sur le terrain, les bas prix n?attirent pas souvent la clientèle. C?est que dans la tête de l?Algérien, «tout ce qui n?est pas cher n?est pas de bonne qualité». «J?ai remarqué, à plusieurs reprises, que les citoyens, surtout les jeunes, renoncent à acheter un produit ? qui leur a pourtant plu au départ ? dès qu?on leur dévoile son prix, qu?ils trouvent trop bas, ou son origine ; pour eux, les bas prix et les produits nationaux sont synonymes de mauvaise qualité», affirme à ce propos un commerçant qui se demande si «l?on ne doit pas augmenter les prix, jugés trop bas, de certains produits pour qu?ils se vendent mieux». Cela dit, il se trouve qu?il n?existe pas de «culture de consommation en Algérie», selon les dires de nombre de dirigeants de sociétés nationales. Ces derniers argumentent leurs propos par le fait que l?Algérien n?a pas encore acquis l?habitude de se présenter dans un magasin avec l?idée d?acheter un produit bien défini. «Quand le citoyen entre, par exemple, dans un café, il se tient prêt à boire n?importe quelle boisson. S?il commande une bouteille de Coca et qu?on lui rétorque qu?elle n?est pas disponible, il demande une autre boisson, au lieu d?aller boire ailleurs ce qu?il aime, comme cela se passe sous d?autres cieux», relève-t-on. Mme Radia Benabderahmane explique ce comportement par le fait que «le citoyen était, pendant des années, obligé de consommer le seul produit qu?on lui proposait. Cela fait à peine quelques années qu?il a devant lui une variété de produits. Il est en train de toucher à tout, c?est vrai. Mais cela ne durera pas une éternité. Il finira par faire son choix, c?est certain.» Parlant de la campagne initiée par le Forum afin de promouvoir la production nationale, Mme Benabderahmane dira qu?elle a eu un impact sur le consommateur. Au passage, elle précisera que le Forum des chefs d?entreprise n?appelle pas à la protection de la production nationale, mais plutôt à sa promotion. De même, elle souligne : «Quand on demande au citoyen de consommer national, cela ne veut pas dire qu?on l?appelle à boycotter les produits d?importation.» «A qualité et prix égaux, et seulement à qualité et prix égaux, on appelle à consommer national», conclut-elle.