Paradoxe n Au lendemain de la cuisante défaite des Verts en amical face à l'Eire (0 à 3), le sélectionneur national Rabah Saâdane tente de refaire le match et de rassurer une rue algérienne qui grogne. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne I, depuis l'aéroport de Dublin, où la délégation algérienne devait embarquer à destination de Paris pour deux jours de relâche, Rabah Saâdane est revenu sur le match de la veille qui a opposé son équipe à la République d'Irlande avec à la clé une cuisante défaite (0 à 3) et d'énormes enseignements. Le patron des Verts avoua d'abord que cette rencontre venait un peu au mauvais moment compte tenu de l'absence de pas moins de six joueurs cadres et qu'il n'était pas facile de mettre six nouveaux joueurs dans le bain. Du coup, Saâdane s'est retrouvé contraint de changer son fusil d'épaule, sachant que son équipe allait rencontrer les pires difficultés face à une équipe irlandaise bien en jambe et bien préparée pour la circonstance par un vieux rusé nommé Trappatoni, pour déjouer l'équipe algérienne. Ce qui explique le remodelage qu'il a apporté à sa défense tout en conservant l'objectif principal celui de procéder à une évaluation des nouveaux joueurs et de se rassurer par rapport au banc de touche. Pour le reste, Saâdane dira : «On ne voulait prendre aucun risque avec les cadres de l'équipe, sachant qu'ils souffrent de blessures. C'est pourquoi, nous avons préféré mettre dans le bain pas moins de six nouveaux joueurs, et dans des conditions pareilles, il devient utopique de s'attendre à quelque chose de cette équipe, surtout qu'en face, on avait affaire à une très bonne sélection irlandaise, très bien organisée sur le terrain et affichant un grand engagement.» Avec cette explication, Saâdane tente d'atténuer la lourdeur du score et les inquiétudes qui se sont emparées de tous les supporters et observateurs. Mieux encore, pour le sélectionneur national, le score ne reflète pas la physionomie de la rencontre : «Malgré le manque de cohésion au sein du groupe, pour les raisons que tout le monde connaît, j'ai pu constater que notre équipe n'a pas été vraiment nulle. Au contraire, elle est arrivée parfois à faire jeu égal avec l'adversaire, surtout en première mi-temps. Et puis, le score final ne reflète nullement la physionomie du match. Certes, l'Eire mérite de gagner, mais pas avec un tel score. Il faut dire que les erreurs commises par nos joueurs sont pour beaucoup dans ce résultat, d'autant que dans le haut niveau, les erreurs se payent cash, ce que nos joueurs ont dû comprendre après cette rencontre», tempère Saâdane qui doit se faire de gros soucis. En effet, si la défense inquiète, que dire d'une attaque terne, en manque d'imagination et sans inspiration qui ne s'est procuré en quatre-vingt-dix minutes qu'une seule véritable occasion, celle d'une tête de Guedioura sur la transversale, à partir d'un corner, à six minutes de la fin de la partie ! C'est dire le gros travail qui reste à faire durant les dix derniers jours qui séparent les Verts du Mondial et de leur premier match face à la Slovénie. Mais est-ce suffisant pour remédier à un problème récurrent depuis plusieurs mois en l'espace de dix jours ? Pis encore, quelles sont les solutions qui se présentent pour Saâdane sachant que la liste des 23 est déjà bouclée et que les attaquants dont il dispose ne sont pas pour rassurer, en dépit du retour d'un Rafik Djebbour qui n'a pas vraiment brillé, d'un Saïfi, nerveux et préoccupé à gesticuler avec l'arbitre ou un Ghezzal qui n'a pas changé de façon de jouer. Avec l'incorporation plus prolongée de Boudebouz et une confiance plus grande en Abdoun, les choses iraient mieux. Sauf qu'il est dommage d'expérimenter tout cela à quelques encablures d'une compétition pour laquelle les autres sélections procèdent aux derniers réglages. La seule satisfaction peut-être pour Saâdane, c'est d'avoir un meilleur banc de touche et des joueurs plus valables que ceux qu'il avait en Coupe d'Afrique. C'est tout. A. Salah-Bey