Résumé de la 1re partie n C'est l'oiseau de feu qui vole les pommes du jardin du tsar. Ce dernier décide d'envoyer son fils à sa recherche... Un conte est vite dit, les choses se font plus lentement. Ivan- tsarévitch chevaucha longtemps et arriva à un carrefour. Là, sur une borne de pierre, il était écrit : «Celui qui ira tout droit, aura froid et faim; celui qui prendra à droite, restera sain et sauf, mais perdra son cheval ; et celui qui ira à gauche sera tué, mais son cheval vivra.» Réflexion faite, Ivan-tsarévitch prit le chemin de droite pour ne point perdre la vie. Il chemina ainsi trois jours durant et parvint à une grande et sombre forêt. Soudain, un loup gris bondit à sa rencontre. Le tsarévitch n'eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés. Que faire sans cheval ? Ivan-tsarévitch poursuivit sa route à pied, mais au bout de trois jours il n'en pouvait plus de faim et de fatigue. Accablé, il s'était laissé tomber sur une souche quand un grand loup gris sortit des bois : — Te voilà bien triste, Ivan- tsarévitch, dit le loup. Pourquoi as-tu les mains lasses, la tête basse, l'échine courbée ? — Comment ne pas me désoler ? Que ferai-je sans mon cheval ? — C'est toi qui as choisi ce chemin. De quoi te plains-tu ? Mais j'ai pitié de toi : dis-moi où tu vas, ce que tu cherches ? — Le tsar Démian, mon père, m'a envoyé chercher l'oiseau de Feu qui volait les pommes d'or de son jardin. — Mais sur ton cheval tu n'y serais jamais arrivé ! Moi seul sais où niche l'oiseau de feu, moi seul peux t'aider à le dénicher. Et en échange de ta monture, je vais te servir fidèlement, en toute droiture ! Monte sur mon dos et agrippe-toi bien. Ivan- tsarévitch obéit et le loup gris fila comme le vent. Le loup court, d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit les vallées, des pattes dévorent l'espace, de la queue efface la trace. Le tsarévitch n'a qu'à se cramponner ! Devant un grand mur blanc le loup s'arrête et dit : — Escalade ce mur. Derrière il y a un jardin ; dans ce jardin, une cage d'or ; dans la cage, l'oiseau de feu. La garde dort. Prends l'oiseau mais ne touche pas à la cage, sinon un malheur t'arrivera ! Ivan-tsarévitch se glissa dans le jardin et vit l'oiseau de feu dans sa cage. Il prit l'oiseau et allait partir quand il se dit : «Comment emporter l'oiseau sans cage ? Je ne peux pas le mettre dans ma poche, quand même ! Et puis la cage est belle, tout ornée de pierreries...» II oublia ce que le loup avait dit et saisit la cage. Aussitôt ce ne fut que carillons et sonneries: de la cage d'or des fils secrets partaient, avec grelots et clochettes, crécelles et claquettes. Les gardiens se sont réveillés, d'Ivan-tsarévitch se sont emparés, devant leur tsar Afrone l'ont amené. — Qui es-tu ? cria le tsar très en colère. De quelle terre native, de quel père le fils ? — Je m'appelle Ivan-tsarévitch et le tsar Démian est mon père. Ton oiseau de feu s'est fait coutume de venir grappiller nos pommes d'or. Alors mon père m'a envoyé le chercher, l'attraper. (à suivre...)