Résumé de la 2e partie n Le roi, après avoir compris que son prisonnier ne s'était pas moqué de lui, le libère et le charge de convaincre la belle aux cheveux d'or... Un matin qu'il était parti à la petite pointe du jour, en passant dans une grande prairie, il lui vint une pensée fort jolie : il mit pied à terre et se plaça contre des saules et des peupliers qui étaient plantés le long d'une petite rivière qui coulait au bord du pré. Après qu'il eut écrit, il regarda de tous côtés, charmé de se trouver en un si bel endroit. Il aperçut sur l'herbe une grosse carpe dorée qui bâillait et qui n'en pouvait plus, car ayant voulu attraper de petits moucherons elle avait sauté si loin hors de l'eau qu'elle s'était élancée sur l'herbe où elle était près de mourir. Avenant en eut pitié, et quoiqu'il fût jour maigre et qu'il eût pu l'emporter pour son dîner, il alla la prendre et la remit doucement dans la rivière. Dès que ma commère la carpe sent la fraîcheur de l'eau, elle commence à se réjouir, et se laisse couler jusqu'au fond ; puis revenant toute gaillarde au bord de la rivière. «Avenant, dit-elle, je vous remercie du plaisir que vous venez de me faire ; sans vous je serais morte, mais vous m'avez sauvée. Je vous le revaudrai !» Après ce petit compliment, elle s'enfonça dans l'eau et Avenant demeura bien surpris de l'esprit et de la grande civilité de la carpe. Un autre jour qu'il continuait son voyage, il vit un corbeau bien embarrassé : ce pauvre oiseau était poursuivi par un gros aigle (grand mangeur de corbeaux). ce dernier était près de l'attraper, et il l'aurait avalé comme une lentille si Avenant n'eût éprouvé de la compassion pour cet oiseau. «Voilà, dit-il, comme les plus forts oppriment les plus faibles : quelle raison a l'aigle de manger le corbeau ?» Il prend son arc, qu'il portait toujours, et une flèche. Puis, visant bien l'aigle : croc ! il lui décoche la flèche dans le corps et le perce de part en part. L'aigle tombe mort, et le corbeau, ravi, vient se percher sur un arbre. «Avenant, lui dit-il, vous êtes bien généreux de m'avoir secouru, moi qui ne suis qu'un misérable corbeau, mais je ne demeurerai point ingrat et je vous le revaudrai.» Avenant admira le bon esprit du corbeau et continua son chemin. En entrant dans un grand bois, si tôt qu'il ne voyait qu'à peine son chemin, il entendit un hibou qui criait en hibou désespéré. «Ouais ! dit-il, voilà un hibou bien affligé ; il pourrait s'être laissé prendre dans quelque filet.» Il chercha de tous côtés et il trouva enfin de grands filets que des oiseleurs avaient tendus la nuit pour attraper des oisillons. «Quelle pitié ! dit-il . Les hommes ne sont faits que pour s'entre-tourmenter ou pour persécuter de pauvres animaux qui ne leur font ni tort ni dommage.» Il tira son couteau et coupa les cordelettes. Le hibou prit son essor, mais revenant à tire-d'aile : «Avenant, dit-il, il n'est pas nécessaire que je vous fasse une longue harangue pour vous faire comprendre l'obligation que je vous ai . Elle parle assez d'elle-même : les chasseurs allaient venir... J'étais pris ; j'étais mort sans votre secours. J'ai le cœur reconnaissant, je vous le revaudrai.» (à suivre...)