Constat n Pendant que le ministère de la Solidarité s'enorgueillie de son bilan d'activités pour l'année 2009, les ménages, eux, sont obnubilés par le coût de la rentrée scolaire après avoir été déplumés par les dépenses du ramadan et de l'Aïd. A quelques encablures de la fin du mois sacré, la rentrée sociale hante déjà les esprits. Désorientés, les citoyens ne semblent plus savoir à quel saint se vouer face au lourd fardeau des dépenses qui les attendent. Alors que les prix augmentent touchant tous les produits nécessaires à cette rentrée, les bourses, elles, ont déjà calé aux dépenses du ramadan et de l'Aïd. Tel un rituel qui revient chaque année, cette équation ramadan-Aïd-rentrée peine, curieusement, à trouver sa solution auprès des autorités concernées. En effet, un véritable fossé se dessine entre le bilan d'activité exposé par le ministre de la Solidarité, à première vue positif, et la réalité du terrain. Dans son bilan, Saïd Barkat parle de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) qui a triplé depuis l'année 2009, de l'aide sociale aux personnes handicapées qui a été revalorisée de 30%, ainsi que de l'accès au transport qui a été renforcé suite aux différentes conventions signées avec les établissements publics de transport urbain. Le ministre rappelle également l'opération d'identification des démunis non assurés sociaux pour l'accès aux soins, engagée par les services du secteur et ayant permis l'enregistrement de 160 000 personnes, ainsi que la mise en œuvre de la relation contractuelle pour les soins dans les hôpitaux. Barkat citera aussi les 14 nouveaux établissements qui viennent renforcer les nombreuses structures spécialisées dans la prise en charge des catégories handicapées. L'enseignement spécialisé a connu, apprend-on aussi de ce bilan, une augmentation de son effectif ainsi que du nombre d'enfants scolarisés. Ces derniers sont passés de 14 000 à 17 000 pour l'année scolaire 2009/2010. Pour répondre à cette demande croissante, le ministère a indiqué avoir ouvert environ 20 nouveaux établissements spécialisés. Le bilan du département de Saïd Barkat fait également état de l'augmentation du nombre des handicapés sensoriels scolarisés dans le cadre du dispositif d'intégration scolaire en milieu ordinaire de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. On parle de 1500 élèves ayant bénéficié d'une scolarité ordinaire contre 900 en 2008. L'intervention des services du ministère de la Solidarité s'est beaucoup amélioré, à en croire les déclarations du premier responsable du secteur, en matière de distribution du trousseau scolaire, ainsi que l'affectation de bus pour le transport scolaire, dont le nombre s'élève aujourd'hui à 4000. Les affaires scolaires et les tabliers seront eux assurés aux enfants scolarisés de 500 000 familles. Un chiffre qui laisse supposer que beaucoup de familles devront se débrouiller seules pour subvenir aux besoins scolaires de leurs enfants. Selon les dernières statistiques rendues publiques par le ministère de la Solidarité, ils sont pas moins de 1,2 millions d'Algériens à avoir besoin d'aide et de prise en charge. Un chiffre qui ne cesse d'être contesté par de nombreux organismes et observateurs, qui considèrent qu'il y a plus de 10 millions de pauvres en Algérie.