Les ménages algériens ne savent plus où donner de la tête. Déjà qu'ils peinent à gérer leur budget pour subvenir à leurs besoins en ce mois sacré, les voilà qui lorgnent désormais les dépenses qu'implique la fête de l'Aïd El Fitr qui coïncide cette année avec la rentrée scolaire. Cette double dépense mettra, indéniablement, les familles à rude épreuve. Tradition oblige, les enfants sont habitués à s'habiller en neuf durant cette fête. Les porte-monnaie ne «souffleront» donc pas plus de deux jours, avant de devoir prendre en charge les dépenses de la rentrée scolaire. Déjà éprouvées par la flambée des prix des produits alimentaires durant le mois de Ramadan, les familles algériennes doivent surmonter cette double épreuve. Elles devront faire face aux interminables listes des affaires scolaires et à l'achat des tabliers désormais obligatoires dans tous les établissements scolaires. Le Ramadhan, la rentrée scolaire et l'Aïd El Fitr, le budget n'est finalement pas facile à gérer pour une majorité de familles algériennes. Celles-ci, faut-il le dire, tentent tant bien que mal de ne s'imposer aucune restriction budgétaire en ce mois sacré du Ramadhan. Un mois qui s'invite cette année en pleine saison estivale. Deux évènements qui, à eux seuls, anéantissent le budget des ménages et auxquels viendront se greffer les dépenses de l'Aïd et de la rentrée scolaire. Même si un grand nombre de familles tentent de s'y prendre à l'avance pour éviter la saignée, il est difficile de pouvoir gérer son budget quand on doit faire face à des évènements qui entraînent des dépenses aussi importantes. Le niveau d'inflation, qui n'est pas tombé au-dessous des 5% les huit premiers mois de cette année, n'est pas pour arranger les équations budgétaires. Ainsi, après une chute des prix des fruits et légumes à quelques jours de l'ouverture de la saison estivale, ces derniers ont repris leur envol à l'approche du Ramadhan. La spéculation et les spéculateurs restent les maîtres des lieux. Les différents mécanismes de régulation des marchés, les chaînes de solidarité nationale et les augmentations salariales se révèlent inefficients face à de telles dépenses. Cette suite d'évènements onéreux ne fait qu'appauvrir les Algériens qui recourent à d'autres moyens pour subvenir à leurs besoins. Entre les vacances d'été, le Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire, les familles algériennes, dont le revenu est réduit, n'ont pas le choix. Elles ne pourront joindre les deux bouts que grâce à la solidarité familiale, l'endettement ou la vente de bijoux pour les plus éprouvées. Trois voies aussi pénibles les unes que les autres. En somme, c'est une véritable saignée pour les bourses moyennes qui ne peuvent plus faire face aux différentes dépenses et à la tendance ascensionniste de l'inflation. G. H.