Exigence n Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré, hier, lundi, qu'il ne négocierait pas «un seul jour» avec Israël si ce pays reprenait la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. «Les négociations se poursuivront tant que la colonisation est gelée mais je ne serai pas prêt à négocier un seul jour si la colonisation reprend», a affirmé M. Abbas qui doit prononcer devant l'Assemblée générale de l'ONU un discours sur le processus de paix en cours avec Israël, à quelques jours de la fin du moratoire sur la construction dans les colonies prévu pour fin septembre. Les négociations directes entre Israël et les Palestiniens, qui ont repris le 2 septembre sous l'égide des Etats-Unis, achoppent sur la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie. M. Abbas a affirmé qu'il n'était «pas opposé à un gel de la colonisation pour un mois ou deux», après la fin du moratoire, estimant possible de «conclure un accord de paix sur toutes les questions liées au statut final si le gel de la colonisation est prorogé». «Si la colonisation cesse et si Israël fait preuve de bonne volonté (...), alors nous pourrons parvenir à un accord sur les frontières et la sécurité, et un accord sur les autres questions comme le statut d'Al-Qods, l'eau et la colonisation, pourra suivre systématiquement», a-t-il ajouté. Israël refuse de prolonger le moratoire en dépit des pressions américaines et des avertissements des Palestiniens. «Ce que je peux dire à propos du moratoire, c'est qu'il n'y a pas de changement dans notre position», a affirmé, dimanche, M. Netanyahu. Sur l'exigence d'Israël d'une reconnaissance d'Israël comme un «Etat juif», M. Abbas a réaffirmé que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), la centrale qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens, avait déjà reconnu «l'Etat d'Israël». «La résolution 181 de l'ONU stipule la création d'un Etat juif aux côtés d'un Etat arabe avec Al-Qods comme capitale internationale», a poursuivi le président de l'Autorité palestinienne. M. Abbas a réaffirmé que la question des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes devrait être réglée dans le cadre de tout accord. «Nous n'accepterons aucun accord tant qu'il reste un seul prisonnier palestinien dans les geôles israéliennes», a-t-il précisé. «Je ne ferai de cadeau à personne quand il s'agit de recouvrer les droits nationaux palestiniens», a encore dit le président palestinien. Hier, lundi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a invité Israël à étendre le moratoire sur la colonisation en Cisjordanie lors d'une rencontre bilatérale avec le président israélien Shimon Perès en marge d'un Sommet de l'ONU. Le chef de l'ONU a réitéré sa conviction que «les négociations sont la seule façon pour Israël et les Palestiniens de résoudre leurs différends», a indiqué un porte-parole de l'ONU.