l Le chanteur Khaled sera le maître de cérémonie, vendredi, samedi et dimanche prochains au Cirque d'hiver à Paris, d'un hommage au raï urbain, qui a investi à partir des années 40 les cafés d'Oran. Khaled, qui demeure la grande vedette internationale du raï, a invité pour cette série de concerts trois autres chanteurs : Boutaïba Sghir, considéré comme l'un des pères du raï moderne, Cheb Sahraoui et Cheba Zahouania, qui font partie de la génération des années 80, à l'époque où le concept de «world music» perçait sur les marchés occidentaux. Le pianiste et chanteur, Maurice El Médioni, viendra également de Marseille pour être de la fête. El Médioni, une figure de la scène musicale oranaise - Médioni est aussi le nom d'un quartier de cette ville -, est, à 82 ans, l'un des derniers héros de la musique judéo-arabo-andalouse. Il a également inventé le «pianoriental», un style mêlant la musique arabo-andalouse, la rumba et le jazz, et participé à ses débuts à l'évolution esthétique du raï, accompagnant notamment dans les années 40 Blaoui El Houari, l'un de ses premiers rénovateurs. La présence, dans le cadre de cet hommage, de Boutaïba Sghir a aussi valeur d'événement. Ce chanteur est considéré comme l'un des pères du raï moderne : il y a introduit dans les années 60 guitares électriques et cuivres, pour ce qu'on a appelé le «pop raï». Cheb Sahraoui a exporté le raï aux Etats-Unis et formé un duo fameux avec Chaba Fadela. Comme Khaled, il a ouvert son raï à d'autres musiques, comme la salsa sur «Un homme libre», un de ses albums. Cheba Zahouania, enfin, rappellera que le raï était à l'origine souvent l'affaire des femmes.