Parcours n Hamid Ben Mahi, chorégraphe algérien, né et vivant en France, est une figure reconnue de la danse contemporaine. Hamid Ben Mahi estime nécessaire la création en Algérie d'une école de danse en vue de former des danseurs et chorégraphes et, du coup, promouvoir l'art de la danse dans sa diversité et sa dimension créative. «L'institution d'une école nationale de danse est une forme de reconnaissance. C'est aussi un moyen de sauvegarder le patrimoine.» Selon lui, «nous avons besoin aujourd'hui d'une structure de reconnaissance pour une jeunesse demandeuse, surtout que d'autres pays africains (Burkina Faso, Mali, Tunisie…) s'intéressent pleinement à ce domaine». Suite à l'atelier de formation qu'il a, pour rappel, animé cet été à Alger, à l'initiative du Centre culturel français, Hamid Ben Mahi se veut optimiste sur ce qui se fait par les jeunes qui débordent d'énergie, de talent et de créativité. «Il y a certes des jeunes qui débutent, mais il y en a aussi qui ont un potentiel et d'autres encore qui ont une bonne expérience de la scène.» Et si dans l'ensemble, ces jeunes «ont un très bon niveau, il faut néanmoins leur donner la possibilité et les moyens de construire des projets de vie, de les encadrer, de monter des compagnies. Il existe plusieurs jeunes qui émergent et se révèlent prometteurs». A la question de savoir quels sont ses projets, Hamid Ben Mahi répond : «Nous comptons réaliser avec la compagnie «Mémoires vives» un spectacle intitulé «Beautiful Djazaïr». Un duo qui retrace l'histoire de la guerre de libération de l'Algérie. Je propose d'une manière artistique une passerelle d'amitié entre les deux pays.» Hamid Ben Mahi a fondé en 2000 une compagnie chorégraphique ayant pour nom «Hors série». Cela lui a permis de concrétiser des projets artistiques. «Depuis sa création, nous avons réalisé sept spectacles», dira le danseur et chorégraphe, avant de préciser : «Notre objectif à travers notre compagnie consiste à faire résonner la parole d'artiste.» Dernièrement, l'artiste a adapté un roman, La géographie du danger, de Hamid Skif. «En fait, tout au début, je voulais réaliser un spectacle solo et parler de l'enfermement. Du coup, j'avais lu le livre de Kafka, La métamorphose qui traite d'un individu qui se transforme en un insecte. J'ai également lu le livre La géographie du danger de Hamid Skif. En réalité, j'ai été séduit par cette histoire et je voulais la mettre en scène.» Hamid Ben Mahi a acquis, au fil de ses formations ainsi que de ses expériences, une connaissance de l'univers de la danse, notamment celle s'inspirant de la culture urbaine, à savoir le hip-hop. Son travail consiste à développer le langage, voire le vocabulaire du corps. Sa réflexion est alors orientée et basée sur le mouvement : c'est le corps dans sa gestuelle et son expression qui l'intéresse et l'amène, en conséquence, à composer des gestes, des pas et des figures chorégraphiques. Il adapte le corps à la scène, il l'y inscrit de manière à lui conférer une esthétique.