Evénement n A l'initiative du ministère de la Culture, le Théâtre national organise, du 29 avril au 4 mai, les premières journées de la chorégraphie. Lors d'un point de presse hier dimanche au théâtre national, Benbrahim Fethenour, responsable du département de communication du théâtre national, a déclaré : « Au cours de ces journées de la chorégraphie, initiées par le ministère de la Culture, seront présentées cinq œuvres qui ont été produites, l'année dernière dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe. Le but de ces journées est d'évaluer par un jury le travail de chaque pièce chorégraphique.» Ainsi, les troupes participantes s'engagent dans une compétition artistique ; et le meilleur travail chorégraphique sera couronné d'une récompense. L'intervenant a, ensuite, expliqué que cette première édition n'a pas pour principal objectif d'amener les participants à concourir. «On ne cherche pas, surtout pour cette première édition que nous considérons comme étant une première expérience, à créer un esprit de compétition, mais d'abord à inviter les troupes à présenter leur produit. On témoigne ainsi de l'intérêt qu'on porte à l'art de la chorégraphie. Ensuite, c'est pour dire que la danse est un art à part entière. C'est pour dire aussi que pour qu'il y ait une culture de la chorégraphie, il faudrait lui créer des espaces favorables à sa pratique, donc à son existence et à son développement. » Pour sa part, Messaouda Idami, chorégraphe et danseuse de ballet, considère que ces journées représentent un grand événement, puisqu'«elles viennent relancer la pratique chorégraphique». Elle a également abondé dans le même sens que son prédécesseur : «Je ne veux pas considérer ces journées comme une compétition. Il s'agit d'abord d'une action visant seulement à évaluer le travail des troupes et leur permettre de l'améliorer aussi bien au plan de l'écriture, de l'artistique que du technique. On n'est pas là pour juger tel ou tel artiste. On est plutôt là pour les encourager et les stimuler pour faire mieux.» Les initiateurs de ces journées qui coïncident, le 29 avril, avec la journée internationale de la danse, espèrent créer une dynamique visant à relancer l'art de la chorégraphie, longtemps délaissé et d'instituer, en conséquence, une tradition permettant de favoriser pleinement l'exercice de la danse. «On espère, à l'avenir, instituer un festival national – et pourquoi pas international ? – de l'art de la chorégraphie», ont-ils dit, ajoutant : «Nous devons nous intéresser à cet art qui est une forme artistique que l'on retrouve partout même dans le théâtre.» l Les journées de la chorégraphie ont pour objectif de susciter l'intérêt pour l'art de la danse et, du coup, engager une réflexion sur l'avenir de la chorégraphie. Mais pour que l'art de la chorégraphie – l'art de composer une danse, de décrire un mouvement et de l'adapter à la scène – existe et évolue, il faudrait créer une école de danse. Or, il n'y a pas, en Algérie, pareille infrastructure. «Il est temps, aujourd'hui, de réhabiliter la danse et de réfléchir à une meilleure façon, c'est-à-dire à une politique, pour une pratique permanente et rentable au plan artistique et créatif», a dit Nouara Idami, chorégraphe et concepteur de ballet, déplorant toutefois l'absence de volonté en ce sens. «Il faut créer une école de danse, car sans école, la danse ne peut se développer.» Nouara Idami a reconnu que les conservatoires dispensent, en revanche, une formation dans l'art de la danse, mais elle a estimé que cela n'est pas suffisant. «Les conservatoires constituent une pépinière de jeunes talents», a-t-elle indiqué. Et de poursuivre : «Mais ce n'est que dans une école spécialisée que la formation est achevée. Les danseurs acquièrent alors un apprentissage complet et fini. Car une école de danse, une infrastructure conçue comme telle, fonctionne d'emblée avec un programme élaboré avec méthodologie. Il y a un contenu pédagogique (théorique) et un enseignement artistique (pratique).» Il faut rappeler que Nouara Idami était, il y a quelques années, à la tête d'un projet, celui de la création d'une école de danse que l'établissement Arts et Culture avait envisagée de concrétiser. «Ce projet n'a toujours pas vu le jour», a-t-elle déclaré, ignorant les raisons de cela. «On attend toujours», a-t-elle ajouté.