Réalité n Un net regain d'intérêt est enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou, pour les métiers manuels qui représentent 85% des 10 247 nouveaux postes de formation disponibles pour cette session d'octobre. Quarante-huit pour cent de ces effectifs, se répartissant à concurrence de 5 240 inscrits en mode de formation résidentielle et 5 007 autres en mode d'apprentissage, ont été versés dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, alors que le reste a opté pour des métiers relevant de l'artisanat, du tourisme et de l'agriculture, a précisé Mme Fouzia Guendoud. «Cette tendance s'est nettement inversée au cours des dernières années en faveur des métiers manuels alors qu'auparavant, pour des considérations subjectives, beaucoup de jeunes optaient pour des formations de travaux de bureau, plus valorisants à leurs yeux, mais bien peu rémunérateurs par rapport à des métiers manuels», a-t-elle estimé. Ce changement d'attitude des jeunes envers les métiers manuels s'explique, selon elle, par «le réalisme des stagiaires qui se soucient, avant toute chose, d'apprendre un métier qui leur permet de gagner sûrement et dignement leur vie». Cette option salutaire pour l'économie locale, car plus adaptée aux besoins des chantiers, est également induite «par un plan de charge consistant, offrant des opportunités d'embauche certaines aux apprenants d'un métier, notamment dans le secteur du bâtiment disposant, pour les 5 années à venir, d'un programme de construction de pas moins de 70 000 logements, sans compter les offres d'emploi relatives aux différents programmes d'équipement publics». Cette nouvelle orientation est également, selon la même responsable, le «fruit de la réforme du secteur» prévoyant, entre autres, la réhabilitation des métiers manuels pour accompagner les grands projets de l'Etat, la revalorisation des métiers de l'artisanat traditionnel et la mise en place d'une politique efficiente en matière de formation des ressources humaines. La responsable du secteur assure, en outre, que «toutes les dispositions nécessaires ont été envisagées pour prendre en charge la demande de formation exprimée, qu'elle soit sociale, notamment celle des déperditions scolaires, ou celle émise par le secteur économique, mais aussi par des travailleurs pour améliorer leur qualification». Illustrant cet effort de «recadrage» du secteur sur l'environnement, Mme Guendoud a fait état de la formation durant l'année 2009-2010 de pas moins de 14 000 maçons, dont notamment 55% en formation qualifiante conventionnée avec des promoteurs immobiliers tels que l'Opgi et l'ex-Eplf.