Soixante-dix-sept personnes ont péri hier, vendredi, à la suite de la projection de nuages de cendres et de gaz par le volcan indonésien Merapi, dont les éruptions de plus en plus violentes inquiètent les scientifiques et les autorités. L'éruption ayant débuté peu après minuit a été «la plus puissante» depuis que le volcan est entré dans une phase éruptive le 26 octobre, a précisé le vulcanologue chargé de sa surveillance. Ces décès portent à 120 le nombre d'habitants qui ont trouvé la mort à cause des nuées ardentes et les écoulements pyroclastiques (mélange de gaz et de lave incandescente) qu'émet depuis dix jours le cratère. Ce dernier culmine à 2 914 m au milieu d'une région extrêmement peuplée de l'île de Java. Les nuages de cendres, qui se sont élevés à plus de dix kilomètres dans le ciel, ont également blanchi hier matin la grande ville de Yogyakarta, à une trentaine de kilomètres. «Cela ressemblait à un paysage de fin du monde. L'air est devenu irrespirable, on ne voyait pas à quelques mètres et on était obligé de rouler à pleins phares», a témoigné un écrivain français installé depuis de nombreuses années dans la région.