L'Indonésie se mobilisait ce mercredi pour faire face à deux violentes catastrophes naturelles, un tsunami et l'éruption de son volcan le plus actif, qui ont fait plus de 170 morts et plusieurs centaines de disparus. Les opérations de secours sont particulièrement difficiles à organiser dans les îles de l'océan Indien frappées lundi soir par un séisme de magnitude 7,7 suivi par un puissant tsunami. Des vagues de trois mètres, formant «un mur d'eau blanchâtre d'écume», ont totalement dévasté des villages côtiers de l'archipel des Mentawaï, au large de l'île de Sumatra. Borinte, un paysan de 32 ans, a déploré son impuissance à sauver sa femme et ses trois enfants. «Lorsque nous avons vu arriver la vague, nous avons essayé de courir mais elle était plus rapide que nous et nous a engloutis.» Lui seul a réussi à surnager en s'accrochant à une planche. Le tsunami catastrophique du 26 décembre 2004 avait fait plus de 220 000 morts. A quelque 2 000 kilomètres à l'est, dans le centre de l'île de Java, l'alerte restait élevée ce mercredi autour du volcan Merapi, «la montagne de feu» qui est entré en éruption dix fois, hier, mardi. Les nuages de cendres et les nuées ardentes, qui se sont élevées à 1,5 km de haut, ont tué au moins 25 personnes. Parmi les victimes figure l'homme qui personnalise le volcan aux yeux des Indonésiens, Mbah Marijan, «le gardien spirituel» du Merapi, considéré comme une montagne sacrée par les Javanais. Le vieil homme au visage émacié, proche de 80 ans, était accroupi, dans une position de prière comme s'il avait cherché, jusqu'au bout, à calmer la colère du volcan. A ses côtés, le corps d'un journaliste qui était venu le prier de s'enfuir, conformément à l'ordre d'évacuation lancé la veille par les autorités. Mais Marijan avait décliné. «Il vaut mieux que je reste ici et que je prie», a répondu le vieil homme.