Lacune n Le manque de liquidités dans les bureaux de poste et les banques est devenu, ces dernières années, un phénomène récurrent. A l'approche de certaines échéances telles que la rentrée sociale, la rentrée scolaire et les fêtes religieuses, les citoyens sont toujours contraints d'attendre quelques jours avant de pouvoir effectuer un retrait. «Il n'y a pas d'argent», répondent les préposés aux guichets, embarrassés. Face à cette situation, les concernés sont désorientés et ne comprennent pas ce qui se passe. Des commentaires comme «les caisses de l'Etat sont vides», «On m'a privé de mon argent», «Si l'Etat n'a pas d'argent, que dire des pauvres citoyens ?»…sont fréquemment entendus dans les bureaux de poste et banques. A plusieurs reprises, le manque de liquidités a été à l'origine d'altercations entre les employés des bureaux de poste et des citoyens les accusant de donner de l'argent à seulement ceux qu'ils connaissent. Il y a quelques jours à la Grande-Poste (Alger), un petit malentendu entre le préposé et deux clients âgés, a failli tourner à une bagarre générale. Les deux retraités insistaient sur le fait qu'ils devaient retirer dans l'immédiat. L'employé a tenté de leur expliquer que la faute ne lui incombait pas, mais que cela était dû à la défaillance de tout un système de gestion de liquidités dans notre pays. Plusieurs personnes sont alors intervenues, accusant les employés de la poste de tous les maux. «Il n'y a pas d'argent, fermez la poste alors ! et là, on saura quoi faire», criaient les «clients», en colère. L'intervention de quelques autres citoyens a fini par calmer les esprits. «Certains citoyens croient que leur argent est mis de côté, en attendant qu'ils le retirent. Ils ne savent pas que l'argent circule régulièrement et qu'ils doivent attendre la disponibilité des liquidités pour pouvoir effectuer un retrait. On a beau essayer de leur expliquer, ils continuent à considérer les bureaux de poste comme un cache trésor», témoigne un employé. Même les Distributeurs automatiques de billets (DAB) ne fonctionnent pas. En colère, certains s'attaquent à ces distributeurs à coups de pied. Les pouvoirs publics ne sont pas parvenus à trouver la solution idoine à ce problème qui revient chaque année avec plus de gravité. Les promesses n'ont, comme de coutume, pas manqué, mais aucune mesure concrète pouvant mettre un terme définitif à cette situation n'a été prise. Interrogé récemment sur cette question, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication, Moussa Benhammadi, s'est contenté d'expliquer que ce problème était dû à plusieurs facteurs «comme le virement des salaires des travailleurs à la même période, l'absence d'une culture d'épargne des citoyens et enfin le non-recours à d'autres modes de paiement lors des différentes transactions». Comme solution, le ministre a prodigué un simple conseil. «Il est nécessaire d'encourager les usagers à utiliser des modes de paiement autres que l'argent liquide. Un effort sera déployé pour généraliser la carte de paiement car, sur les 11 millions de détenteurs de comptes postaux seuls 6 millions disposent de cartes», a-t-il précisé.