En raison des perturbations, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a installé une cellule de crise. Si l'amélioration de la qualité de service du réseau informatique de la Poste s'est traduite par le basculement vers un système technologique performant de 520 bureaux de poste et l'introduction de la polyvalence des guichets dans plus de 200 bureaux de poste, qu'en est-il des services de paiement des chèques postaux? Du nouveau? Walou! Alors que la Banque d'Algérie croule sous les surliquidités, la Poste s'est engloutie dans la récurrente crise des liquidités. 19 wilayas en souffrent cruellement. La Banque d'Algérie et Algérie Poste se renvoient la balle pendant que le citoyen fait les frais de cette situation récurrente qui survient qu'à la veille des fêtes religieuses, du Ramadhan ou de la rentrée scolaire. Aujourd'hui c'est le même décor à chaque fin de mois. Dans la wilaya de Tissemsilt, par exemple, il a été même fait appel aux éléments de la Gendarmerie nationale pour prévenir tout dérapage de la foule en colère et mécontente de ne pouvoir retirer pas plus de 5000 DA. Pour l'heure, la capitale semble épargnée. A Alger, le problème du manque de liquidités ne se pose pas. Dans d'autres wilayas, où les bureaux de poste sont confrontés à ce même problème, les citoyens affluent vers Alger, pour effectuer des retraits dans des bureaux submergés à l'approche de l'Aïd El Adha. Face à cette situation pour le moins très impopulaire, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a mis en place samedi dernier une «cellule de crise» pour trouver des solutions à la pénurie de billets de banque dans les bureaux de poste. L'installation de cette cellule de crise, composée de directeurs d'Algérie Poste et du ministère, a été présidée par le ministre qui a en outre préconisé une série d'actions susceptibles d'atténuer un tantinet ce problème récurrent et pénalisant. «La généralisation des distributeurs automatiques et le recours, à grande échelle, à ce mode de paiement peuvent réduire la tension observée à certaines périodes de l'année», a préconisé le ministre tout en insistant sur l'introduction du paiement électronique dans les transactions commerciales. Certes, un pays moderne se doit de recourir à cette forme de paiement pour assainir sa politique fiduciaire, mais sur le terrain, les institutions et les infrastructures ne répondent pas aux besoins. En attendant, déplore-t-on, la galère des usagers continue. En septembre, une pénurie semblable s'était fortement aggravée par les retombées d'une grève entamée par les travailleurs de l'entreprise pour protester contre le non-versement de leurs primes. Le scénario n'est pas à écarter du fait que le conseil syndical d'Algérie Poste menace de recourir à un mouvement de grève. Ces pénuries cycliques pénalisent fortement le citoyen, notamment des régions et villes de l'intérieur du pays. Pourtant en 2009 déjà, l'ex-ministre des Ptic avait assuré que ce problème «ne se poserait plus». En vain. Il y a loin de la bouche à la louche! Algérie Poste est responsable «par l'absence de versements aux guichets de la Banque d'Algérie et une faible participation au système de télécompensation de chèques et autres instruments de paiement». La Banque d'Algérie impute mordicus ce manque de liquidités à «la circulation fiduciaire hors circuit bancaire». De son côté, Algérie Poste avait proposé le recours à des dispositifs spéciaux pour récupérer l'argent qui circule hors circuit bancaire. Pour essayer d'atténuer les désagréments engendrés par ces situations, l'ex-directrice générale d'AP avait même suggéré à la BA de recourir à des transferts de fonds des agences postales disposant d'excédents de liquidités vers celles qui souffrent d'un manque de fonds. Pour la BA, ce problème dû, selon des experts, au commerce informel, augmente la circulation de liquidités et diminue les rentrées nécessaires pour répondre à la forte demande en liquidités durant certaines périodes.