Stratégie n «Personne ne peut assurer à lui seul la Sonatrach. Même au niveau international». Le patrimoine considérable de Sonatrach nécessite une protection de plusieurs compagnies d'assurances tant nationales qu'internationales. Pour cela, la première entreprise nationale a eu recours au support de réassurance d'une trentaine de compagnies qui couvrent 70% de ses risques. Quant aux 30% restants, gérés par la CASH l'année dernière, ils sont élargis cette année aux quatre compagnies publiques, à savoir la CAAT, la CAAR, la CASH et la CCR, et ce, sous forme d'un consortium. «Personne ne peut assurer à lui seul la Sonatrach. Même au niveau international, le risque Sonatrach n'est pas réassuré par une seule compagnie», a déclaré, hier, Nacer Saïs, président directeur général de la CASH, qui a précisé que la nouveauté cette année est ce consortium, composé de compagnies publiques, qui gère le risque industriel de Sonatrach. S'exprimant en marge du séminaire portant sur l'assurance des risques énergie à Alger, le PDG de la CASH a expliqué que les capacités de nos compagnies d'assurances ne sont pas importantes par rapport aux valeurs d'assurance du secteur des hydrocarbures. «Le patrimoine de Sonatrach vaut plusieurs milliards de dollars alors que les capacités financières de nos compagnies d'assurances sont réduites», a-t-il remarqué. Donc, le recours au marché international, a-t-il ajouté, est une nécessité, voire une obligation, afin d'avoir une couverture de l'ensemble des installations de l'entreprise dont certaines sont évaluées en milliards de dollars. «Quand on place de l'argent en réassurance, ce n'est pas un transfert du fonds perdu car nous avons des installations qui portent sur des milliards de dollars», a-t-il souligné. Selon notre interlocuteur, le marché de réassurance est profitable à notre économie, notamment au secteur de l'énergie où le risque de sinistre n'est pas à écarter. Le sinistre qui a ravagé la raffinerie pétrolière de Skikda en 2004 en est l'exemple. Et à elle seule, la Sonatrach a pu bénéficier d'une réassurance internationale importante en récupérant 500 millions de dollars de l'étranger. «C'est l'équivalent de 30 années de primes d'assurances», estime-t-il en rappelant l'importance de l'achat de couverture. A noter, par ailleurs, que durant ce séminaire, d'éminents experts venus de la Grande- Bretagne, de France et des Etats-Unis, ont présenté les évolutions et l'actualité du marché international dans le secteur des assurances et de réassurances. Pour leur part, les assureurs et réassureurs algériens, invités à cette rencontre, ont saisi cette opportunité pour interroger les experts sur un certain nombre de problématiques en relation avec le domaine des assurances. Djamal Djenane