Résumé de la 98e partie n Victoria n'a plus de doute, on la prend pour une certaine Venetia arrivée une semaine plus tôt... Ces huit jours de tranquillité, elle en avait besoin. Ils lui permettraient de se remettre de ses émotions. Elle pensa au Rameau d'Olivier. Là-bas, on devait se demander ce que Victoria avait bien pu devenir. Ses ennemis, évidemment, savaient maintenant qu'elle avait faussé compagnie à ses geôliers, mais ils avaient certainement perdu sa trace. La voiture de Richard n'ayant pas traversé Mandali, ils ne pouvaient avoir deviné que Victoria se trouvait avec l'expédition du docteur Pauncefoot Jones, au Tell Asouad. Ils devaient croire qu'elle s'était sauvée dans le désert, pour finalement y mourir de soif et d'épuisement. L'ennui, c'était qu'Edward devait se dire la même chose ! Elle n'y pouvait malheureusement rien. II allait vivre quelques sombres journées. Il se reprocherait d'avoir insisté pour que Victoria se lie d'amitié avec Catherine, il passerait par toutes sortes de tortures morales... jusqu'au jour, en somme pas tellement lointain, où Victoria lui serait rendue. Et sans doute serait-il fort surpris de la retrouver, non plus brune, mais blonde ! Ça, c'était ce qu'elle n'arrivait pas à comprendre ! Pourquoi lui avait-on teint les cheveux en blond ? Il devait y avoir une raison. Mais laquelle ? Victoria se posait la question, tout en se regardant dans la glace. Ah ! elle était jolie ! Pas de poudre, pas de rouge à lèvres et des cheveux d'une blondeur manifestement artificielle, dont les racines commençaient à se révéler brunes ! Une vraie catastrophe ! — Et puis zut ! dit-elle tout haut. Je suis vivante, c'est le principal. Elle s'aperçut vite qu'il ne lui était nullement désagréable de passer quelques jours avec une mission d'archéologie. Son personnage était malaisé à tenir, mais elle évitait les impairs. Elle parlait le moins possible et, en cachette, elle dévorait les livres de la bibliothèque. Ses connaissances, encore que très superficielles, pouvaient faire illusion. Du moins, elle voulait le croire. Elle s'habituait à sa nouvelle vie. On se levait très tôt et, après le thé, on se rendait aux fouilles. Avec Richard, elle faisait des photos. Ou bien, elle classait des fragments de poterie, trouvés dans les tranchées. Elle commençait à distin-guer les époques et sa seule crainte était qu'on découvrît des tombes. Ses recherches sur ce que pouvait être l'anthropologie étaient demeurées vaines. Aussi avait-elle décidé que, si l'on mettait une tombe au jour, elle s'aliterait avec une crise de foie. Elle n'eut pas à en arriver là. Il n'était pas question de nécropole, au moins pour le moment, mais d'un palais, dont les murailles sortaient de terre peu à peu. Victoria suivait avec passion les progrès du travail. Richard, qui parfois encore la regardait d'un air ironique, se montrait avec elle plus gentil et plus aimable qu'au début. L'enthousiasme de Victoria l'amusait beaucoup. (à suivre...)